« Zéro pointé », l’édito de Patrick Apel-Muller
Posté par communistefeigniesunblogfr le 26 février 2014
Éditorial Par Patrick Apel-Muller
L’édito : « Zéro pointé »
L’éditorial de Patrick Apel-Muller.
« Qu’à cela ne tienne, nos gouvernants s’apprêtent
à baisser encore les rémunérations et la protection
sociale – ce qu’ils appellent «le coût du travail» –
pour fournir de nouveaux cadeaux au capital
qui les gaspille en dividendes. »
Gribouille gouverne, persiste et signe.
Célèbre pour s’être jeté dans la Seine afin d’éviter la pluie,
le personnage de fantaisie inspire Bercy. Plus la politique
gouvernementale d’austérité étouffe la croissance,
plus nos ministres veulent l’aggraver.
Comprenne qui pourra à la lecture des prévisions
économiques de la très libérale Commission européenne.
La France, qui ne cesse d’assécher les budgets publics, va voir se détériorer ses déficits, qui grimperont
à 4 % du PIB en 2014 et 3,9 % en 2015.
Après les dernières estimations de l’automne – respectivement de 3,6 % et de 2,8 % –, de nouvelles mesures
de réduction des dépenses sociales avaient été programmées. Voilà aujourd’hui leur effet : désastreux !
La croissance est ainsi anémiée qu’aucune amélioration de l’emploi n’est à l’horizon et qu’un nouveau péril
se profile. Les prix sont écrasés par la faible consommation et de dérisoires investissements et le spectre
de la déflation se profile qui affaiblirait pour longtemps l’économie française.
Qu’à cela ne tienne, nos gouvernants s’apprêtent à baisser encore
les rémunérations et la protection sociale – ce qu’ils appellent «le coût du travail» – pour fournir
de nouveaux cadeaux au capital qui les gaspille en dividendes. Alors que des larmes de crocodile perlent
aux yeux de ministres et de dirigeants du Medef quand on évoque le recul industriel, les capitalistes français
s’enorgueillissent d’habiter le troisième pays au monde pour le montant des dividendes versés. Ceux-ci vont
gonfler encore le volume des placements financiers qui parasitent l’économie réelle, détruisent l’emploi en refusant
les rendements trop faibles et détournent les richesses produites au profit d’une minorité, toujours moins
nombreuse mais infiniment plus riche.
Puisque nous échouons, continuons, s’obstinent les promoteurs du pacte de
responsabilité qui osent le baptiser « compromis social » quand il s’agit de l’acceptation pure et simple
de la feuille de route rédigée par le CAC 40. Voilà ce qui met la France en deuil d’avenir, gâche ses immenses
atouts, désespère ses prodigieuses énergies.
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