Marché transatlantique : c’est trop grave ! Le peuple doit être consulté.
Posté par communistefeigniesunblogfr le 24 février 2014
Marché transatlantique :
c’est trop grave ! Le peuple doit être consulté.
Par Patrick Le Hyaric
C’est sans doute la ministre, Mme Fleur Pèlerin, qui a le mieux
caractérisé le sens du voyage d’état de F. Hollande aux Etats-Unis.
Il était « venu donner des preuves d’amour aux patrons ».
Et le peuple alors ? A quel sentiment a-t-il droit ?
De fait, en faisant participer M. Gattaz au dîner d’État,
en se rendant auprès du grand patronat à San Francisco
et en donnant l’accolade au leader du mouvement de novembre 2012, dit des « pigeons », opposé à l’impôt
sur le capital, le Président de la République a malheureusement une nouvelle fois montré quels intérêts il servait.
Nous en sommes au point où la droite n’a même plus le loisir de critiquer les choix économiques, sociaux
et internationaux actuels, puisque ses idées sont mises en œuvre. M. Copé et d’autres en sont réduits
à la surenchère jusqu’à commenter bêtement la qualité de livres pour enfants et à faire courir des rumeurs sur feu
la loi sur la famille ou cette fumeuse prétendue « théorie du genre » à l’école.
Au cours du voyage présidentiel aux Etats-Unis, n’ont jamais été évoqués : ni les affaires d’espionnage par la NSA,
ni le sort de Snowden et d’Assange, ni Guantanamo, ni les enjeux du désarmement pas plus que les largesses
fiscales dont bénéficient des groupes comme Google. Par contre, le Président de la République a de fait poursuivi
sa mue, se dépouillant définitivement des quelques oripeaux sociaux-démocrates qui l’encombraient encore.
En appelant à « accélérer les négociations sur le projet de marché transatlantique, pour une conclusion rapide »,
M. Hollande a donné satisfaction aux organisations patronales allemandes et au Medef qui, dans une déclaration
commune, le réclamaient.
[...]
Ce projet est extrêmement dangereux pour nos vies quotidiennes. Il poursuit plusieurs buts :
tenter de faire face à la crise des débouchés que provoquent les politiques d’austérité en attisant la guerre
économique pour offrir des « marchés » d’exportation aux grandes firmes en éliminant toutes les barrières
douanières et surtout en harmonisant vers le bas toutes les règles du commerce et les normes sociales, sanitaires,
alimentaires ou environnementales. Toutes les mesures de protection sociale comme le salaire minimum garanti,
les précautions sanitaires, la qualité de l’alimentation, les services publics, la création culturelle, la protection
des consommateurs, les droits d’auteurs, l’épargne, seraient alignées sur des « règles mondiales édictées
par le grand capital international » pour augmenter encore ses marges et ses profits.
[...]
M. Hollande connaît si bien ces dangers qu’il s’est écrié devant M. Obama au cours d’une conférence de presse :
« Nous avons tout à gagner à aller vite. Sinon, nous savons bien qu’il y aura une accumulation de peurs,
de menaces et de crispations ». Quel terrible aveu ! Quelle négation de la démocratie. Cela ressemble
à une tentative de coup de force dans le dos des populations française et européennes. (…)
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