4ème paquet ferroviaire : Droit de grève des cheminots en danger
Posté par communistefeigniesunblogfr le 24 février 2014
L’Union européenne va-t-elle mettre en danger
le droit de grève des cheminots ?
Par Jacky Hénin, Député européen
Le Parlement européen va se prononcer le 26 février à Strasbourg
sur le quatrième paquet ferroviaire. Ce texte est le dernier en date
d’une longue série de mesures législatives visant à privatiser le rail.
Petit rappel :
♦ Le premier paquet ferroviaire a posé les bases pour la libéralisation
du fret et de l’interopérabilité.
♦ Le deuxième paquet ferroviaire a privatisé le fret ferroviaire (depuis, le fret ferroviaire a baissé de moitié
reportant une partie importante du trafic sur la route).
♦ Le troisième paquet ferroviaire a libéralisé les transports ferroviaires internationaux (ce qui a entrainé
une explosion des prix pour les usagers).
Cette nouvelle modification de la législation européenne vise à achever la privatisation du rail.
Comment ? Entre autres par la séparation entre gestionnaires d’infrastructure et opérateurs de transport
(particulièrement problématique pour des organisations aux grosses infrastructures comme Eurotunnel),
et l’obligation pour les collectivités de passer par des appels d’offres, avec les couts supplémentaires
que cela implique, (pour l’instant les collectivités ont le droit d’octroyer directement un contrat de service
public à une entreprise ferroviaire si elles le souhaitent). Même l’avis du comité des régions rédigé
par un élu UMP a critiqué cette remise en cause des droits des collectivités à organiser les transports.
Cerise sur le gâteau, lors du vote en commission transports du Parlement européen le 17 décembre,
un amendement a été ajouté demandant :
« un niveau de service minimal en cas de grève dans les transports publics« .
Cette mesure va contre le droit de grève, liberté fondamentale des travailleurs du privé comme du public.
Les travailleurs du rail, premiers à voir les conséquences concrètes d’un projet technique, étaient déjà très
remontés, voilà qui n’est pas pour les rassurer.
Avec le quatrième paquet ferroviaire les conditions de travail des salariés comme la sécurité
du réseau ou les coûts pour les passagers ne sont que des variables d’ajustements permettant
d’augmenter les profits des entreprises ferroviaires.
Le dogme de la concurrence dirige une fois de plus la législation européenne au mépris de l’intérêt général.
Pour mieux réussir à faire passer des mesures profondément impopulaires la technique est bien rodée en Europe,
diviser la législation en plusieurs parties et faire avaler la pilule morceau par morceau. Au besoin ajouter une dose
de complexité par-dessus et arroser de mauvaise foi.
Mais les syndicats ne s’y laissent pas prendre, une mobilisation est prévue le mardi 25 février
devant le Parlement européen. Je serai à leurs côtés.
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