Retour sur le « communisme municipal »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 25 janvier 2014
Retour sur le « communisme municipal »
Extrait d’un texte de
Emmanuel Bellanger (historien)
et Julian Mischi (sociologue)
initialement paru dans
La Revue du projet, n° 29, 2013 (p29-30)
La singularité de la gestion communiste
Les mairies communistes ont assumé des politiques qui ont
profondément restructuré la morphologie de leur cité.
L’ampleur des dépenses sociales a singularisé la gestion
de ces villes populaires aux prises avec le chômage des années
1930 et la désindustrialisation amorcée dès les années 1960.
D’autres spécificités sont à souligner :
le modèle social de la colonie de vacances et des structures
d’encadrement de la jeunesse et d’éducation populaire,
la politique de santé articulée autour de ses dispensaires, la politique foncière qui tend à municipaliser une part considérable du territoire communal et la construction de logements sociaux, réalisés par ses offices publics ou ses sociétés d’économies mixtes en nombre bien supérieur à ceux des communes à l’entre-soi bourgeois.
Les mairies communistes se rangent aussi parmi les plus grands employeurs locaux en raison de leurs services publics plus étendus mais aussi de l’intégration des militants. Si les passerelles entre partis politiques et services municipaux ne constituent en aucun cas l’apanage des villes rouges, leurs services techniques (atelier et garage) ont été sans conteste le foyer d’un activisme politique.
Autre spécificité importante à mentionner : les mairies communistes ont été le lieu d’une promotion d’élus issus des classes populaires. Alors même que le fonctionnement de la vie politique tend à exclure les ouvriers de la gestion des affaires publiques, les communistes ont encouragé et valorisé l’établissement de « municipalités ouvrières » au nom de la lutte contre l’exploitation capitaliste qui se joue aussi sur le terrain communal.
Emmanuel Bellanger (historien) et Julian Mischi (sociologue)
Ils ont co-dirigé Les territoires du communisme. Élus locaux, politiques publiques et sociabilités militantes, Armand Colin, 2013
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