Souffrance au travail : Enquête sur les pressions exercées par le patronat (Basta !)
Posté par communistefeigniesunblogfr le 23 janvier 2014
MALTRAITANCE PROFESSIONNELLE
Souffrance au travail : de plus en plus de médecins censurés
sur demande des employeurs
Par Ivan du Roy
Des médecins du travail et des généralistes sont accusés
par des entreprises de violer la déontologie médicale.
Celles-ci font pression en portant plainte auprès de l’Ordre
des médecins.
Objectif : faire modifier des certificats médicaux en effaçant
tout lien entre l’état de santé du patient et son travail.
Ou obtenir que les récalcitrants soient blâmés.
Dominique Huez, médecin du travail à la centrale nucléaire
de Chinon, vient d’être ainsi condamné par l’Ordre suite
à la plainte d’un employeur.
Enquête sur des pratiques qui risquent d’avoir de graves conséquences sociales
et environnementales.
Les médecins du travail devront-ils s’autocensurer ? Selon l’Ordre des médecins et sa chambre disciplinaire
de la région Centre, la réponse est oui. L’Ordre vient de condamner à une « peine d’avertissement » le docteur
Dominique Huez, médecin du travail d’EDF sur le site de la centrale nucléaire de Chinon.
Sa faute ? Avoir accepté en urgence en décembre 2011 de recevoir un ouvrier, en état de stress avancé,
travaillant pour un sous-traitant d’EDF, Orys. Cette filiale du groupe Ortec fournit des services à l’industrie pétrolière
et nucléaire. Le médecin constate chez son patient une « pathologie anxio-dépressive », « conséquence d’une suite
de syndromes post-traumatiques », « en rapport à un vécu de maltraitance professionnelle ».
Le salarié a fait jouer quelques mois plus tôt son droit de retrait sur un chantier où il aurait pu être exposé
à des fibres d’amiante. Sa dépression est déjà reconnue en maladie professionnelle. Le médecin rédige donc
un certificat médical, y mentionne les faits décrits par le patient et constate que « l’enchaînement de pratiques
de maltraitance [au sein de l’entreprise] ne peut qu’aggraver de façon délétère » sa pathologie.
Le salarié quitte la consultation. Dominique Huez n’aura plus aucune nouvelle de lui durant deux ans :
« Je ne sais même pas s’il a vu ensuite son généraliste ou son médecin du travail. » Jusqu’au printemps 2013
où le médecin apprend qu’il fait lui-même l’objet d’une plainte de l’employeur, Orys, auprès de l’Ordre des médecins.
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