L’avortement, un droit pour toutes
Posté par communistefeigniesunblogfr le 20 janvier 2014
ÉGALITÉ
Le droit à l’avortement renforcé par la loi française
Le projet de loi sur l’égalité, examiné à partir de ce lundi
par les députés, prévoit la suppression de la référence
à une « situation de détresse » pour prétendre à l’avortement.
«Les pouvoirs publics doivent rester vigilants contre les tentations permanentes de régression », déclare à
l’Humanité Najat Vallaud-Belkacem. Joignant les actes à ses paroles, la ministre des Droits des femmes entend
protéger l’exercice du droit à l’avortement en retouchant la législation en la matière.
Un amendement gouvernemental à la loi sur l’égalité, discutée à partir d’aujourd’hui à l’Assemblée, préconise
d’étendre le délit d’entrave à ceux qui « empêchent ou tentent d’empêcher de s’informer sur l’IVG ou les actes
préalables prévus par le Code de la santé publique ». Dans le champ du délit, seront inclus « les pressions morales
et psychologiques, les menaces ou actes d’intimidation » à l’encontre des femmes venues s’informer sur la maîtrise
de la fécondité, que ce soit dans un établissement hospitalier ou au Planning familial.
Jusqu’ici, seules les entraves matérielles et psychologiques à l’avortement étaient réprimées. Datant du 27 janvier
1993, cette loi, qui comporte plusieurs mesures d’ordre social à l’égard de l’action, parfois très violente,
de commandos anti-IVG, permet de punir les contrevenants de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.
Ainsi ont été condamnés des individus qui avaient pénétré dans des hôpitaux en bloquant l’accès du bloc opératoire
aux gynécologues.
Les députés vont également examiner, en début de semaine, l’article prévoyant la suppression de la référence
à la « situation de détresse », qui conditionnait jusqu’alors le droit à l’avortement. Une précision que juge « obsolète »
le ministère des Droits des femmes. Une sage décision en ces temps où, quarante ans après l’obtention du droit
à l’intervention volontaire de grossesse, des forces conservatrices tentent d’utiliser chaque défaillance législative
pour gagner du terrain dans la bataille idéologique.
L’appel à la vigilance est également lancé par les associations féministes et les partis de gauche. Pour la communiste
Laurence Cohen, la menace qui pèse sur l’Espagne « s’additionne à des régressions effectives en Pologne et dans
d’autres pays européens ». Gynécologue à la retraite, toujours à la pointe du combat, Joëlle Kauffmann lance,
à l’AFP, une alerte : « Aucun pays n’est à l’abri d’un tel mauvais coup, rien n’est jamais acquis, surtout dans le domaine
des droits des femmes. »
Le 1er février, une manifestation est organisée à Paris pour la défense de l’IVG,
faisant écho à celle prévue le même jour à Madrid.

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