Goodyear Amiens-Nord : « Nos enfants ne valent pas moins que les enfants des actionnaires. »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 20 janvier 2014
Les Goodyear, têtes hautes, à Amiens en famille
Plusieurs centaines de salariés de l’usine Goodyear
d’Amiens-Nord, accompagnés de leurs familles
et soutiens, se sont rassemblés ce samedi après-midi
devant l’hôtel de ville d’Amiens.
« Nos enfants ne valent pas moins que les enfants des actionnaires. Notre histoire n’est pas terminée »
sont-ils venus dire.
Deux grandes banderoles avaient été déployées devant la mairie : « Nos familles ont le droit de vivre dignement »
et « Détruire un emploi, c’est détruire une famille« . Et c’est en famille que se sont rassemblés un bon millier
de salariés de Goodyear, avec leurs proches, compagne et enfants. « Rien qu’au regard du nombre de personnes
qu’il y a, on s’aperçoit du dégât que Goodyear va causer », a lancé Mickaël Wamen, secrétaire de la CGT, syndicat
qui a porté le combat à l’usine d’Amiens-Nord pendant toutes ces années. « Nos enfants ne valent pas moins
que les enfants des actionnaires. Notre histoire n’est pas terminée… » « Après bientôt sept ans de combat, on va
vendre notre peau du mieux que l’on peut ». Et exiger que Goodyear paye les indemnités en une fois… Il explique
pourtant que le coût du plan social, c’est le double de ce qu’il fallait pour relancer l’activité. Devant la mairie,
des enfants portaient des t-shirts rouges « Non aux licenciements. Plan anti-social ».
Les négociations ont repris vendredi matin entre des représentants de la CGT et la direction de Goodyear,
en présence de Jean-François Cordet, préfet de la région Picardie et nommé médiateur par le ministre
du Redressement productif. Les Goodyear ne veulent plus que des conditions de départs dignes, pour tourner
la page, faire le deuil. « On nous parle de reclassement, mais on nous propose des postes à Montluçon alors que
dans le même temps, à Montluçon, il y a des fermetures d’équipes et du chômage partiel » explique Mickaël Wamen.
Il y a une urgence de lutte dans notre pays, parce que là les seuls qui se battent aujourd’hui, c’est le Medef
qui obtient des milliards du gouvernement. [...] Plus il y a d’allègements de charges, plus il y a de plans sociaux
et de délocalisations… La prochaine étape, c’est la fermeture de Dunlop Amiens Sud » dit-il amer.
Mickaël Wamen a également annoncé la création d’un « Collectif des anciens salariés de Goodyear » pour « aider
ceux qui seront dans la plus grande détresse ». Il évoque les larmes des collègues, le désespoir et parfois l’alcool
comme substitut. « Mais il ne faut pas juger, il faut aider ! »
(Lire les témoignages : Goodyear La violence au quotidien).
Pi.M. – humanite.fr
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