« Tous crocs dehors », l’éditorial de Michel Guilloux
Posté par communistefeigniesunblogfr le 16 janvier 2014
ÉDITORIAL
« Tous crocs dehors », l’éditorial de Michel Guilloux
Il est des mots que l’on substitue à d’autres pour masquer
la violence des rapports sociaux, ainsi lorsque « entreprise »
remplace « travail » ou masque « capital ». (…)
On ne pense pas tant ici aux discours de haine raciste,
sujet amplement traité ces derniers jours, qu’au choix
de vocabulaire auquel a recouru le chroniqueur ultralibéral du Figaro de mercredi.
Le titre de sa livraison hebdomadaire a valeur de programme : « Quand syndicaliste rime avec terroriste ! »
Il en est d’autres dont la violence même de l’emploi préfigure celle que l’on appelle de ses vœux dans la vie réelle. On ne pense pas tant ici aux discours de haine raciste, sujet amplement traité ces derniers jours, qu’au choix de vocabulaire auquel a recouru le chroniqueur ultralibéral du Figaro de mercredi. Le titre de sa livraison hebdomadaire a valeur de programme : « Quand syndicaliste rime avec terroriste ! »
Si l’auteur déverse une haine antiouvrière et antisyndicale guère originale de ce côté-là de l’échiquier idéologique – celui du manche – à partir de l’exemple de l’usine d’Amiens-Nord de la multinationale Goodyear, on y découvre plus largement que « les formes d’action qui s’apparentent à du terrorisme sont désormais banales en France ». On ne fera pas l’injure à Yves de Kerdrel de lui imputer un manque d’inspiration la veille, jour de la prestation du chef de l’État saluée comme marquée du sceau du « choix de l’entreprise ».
Si les mots ont un sens, assimiler l’activité syndicale à du terrorisme appelle une justice d’exception. Le faire « au moment où », comme il l’écrit lui-même, « le gouvernement semble vouloir se tourner davantage vers les entreprises » présente une valeur indicative du niveau de basculement en cours. Plus l’exécutif actuel tournera le dos au camp et aux valeurs de la gauche, plus les tenants de la dictature financière lui demanderont d’aller encore plus loin.
Les revers de l’info : L’odieuse chronique d’Yves de Kerdrel
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