« C’est la saignée »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 15 janvier 2014
ÉDITORIAL
« C’est la saignée », l’éditorial de Paule Masson
Le ver était dans le fruit dès 2012.
François Hollande, candidat
du « changement maintenant », savait
qu’une fois élu, il serait le président
de gauche qui propulserait l’économie
du pays dans une nouvelle fuite
en avant libérale.(…)
Il sera, pour la deuxième partie
de son mandat, le président du Medef,
même pas un président social-libéral,
un président libéral tout court.
Touche par touche, il a multiplié les ruptures avec sa famille politique : choisir l’austérité et la baisse
des déficits publics contre une politique de relance économique, se soumettre aux coups de boutoir
libéraux de la Commission européenne contre l’Europe sociale, affaiblir la protection sociale,
combattre le « coût » du travail au lieu de s’attaquer au coût du capital. Hier, lors de sa conférence
de presse, le président de la République a annoncé une « nouvelle étape » de sa politique.
Plus austéritaire, plus antisociale, plus libérale que jamais. Il appuie sur l’accélérateur et promet la saignée.
Au nom du « principe de réalité », il va laisser les marchés financiers ligoter un peu plus
l’économie et la démocratie.
Le « pacte de responsabilité » qu’il conclut avec le patronat n’est rien autre qu’une nouvelle vague
de déréglementation du travail. Son leitmotiv : « Réduire les contraintes » pour les entreprises,
sur les embauches, sur les cessions, sur les « normes »… Sur la fiscalité aussi. Dans un rapport de forces
ultrafavorable au patronat, il suggère de « négocier » des contreparties. Il offre d’ailleurs aux patrons
et aux actionnaires un joli cadeau de 30 milliards d’euros, en « mettant fin » au financement
par les cotisations sociales de la politique familiale. Il considère la baisse des dépenses publiques
comme un « passage obligé », annonçant des coupes drastiques dans les services publics jusqu’en 2017,
des « réformes structurelles » de l’État et un big bang territorial.
François Hollande assume, pour la première fois, une « politique de l’offre », traditionnellement défendue
par la droite la plus dure. Bien qu’il s’en défende en jurant ses grands dieux de n’être « pas gagné
par le libéralisme », il sera, pour la deuxième partie de son mandat, le président du Medef,
même pas un président social-libéral, un président libéral tout court.
Il y a franchement de quoi rester interdit devant tant de tromperies.
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