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Entretien avec Mohammed Oussedik, dirigeant confédéral de la CGT en charge de l’industrie (L’Humanité)

Posté par communistefeigniesunblogfr le 11 janvier 2014

 

gouvernement

Mohammed Oussedik :

« Faisons la lumière sur l’efficacité des aides aux entreprises »

 

oussedik

 

  Pour le dirigeant confédéral de la CGT en charge de l’industrie,

  la priorité est de remettre à plat les dispositifs existants d’aides

  publiques aux entreprises et de donner aux salariés un droit

  de contrôle.

  Comment accueillez-vous 
la proposition du président 
d’un pacte

  de responsabilité avec les entreprises prévoyant une baisse

  de leurs charges pour augmenter la création d’emplois ?

 

Mohammed Oussedik. François Hollande a pris des mesures très fortes, ces derniers mois, censées restaurer

la compétitivité des entreprises, 
en particulier le crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice). Et le crédit d’impôt

recherche a été sanctuarisé dans le budget 2014. Ces deux dispositifs, c’est à peu près 27 milliards d’euros,

neuf fois le budget du revenu de solidarité active (RSA)… Il faudrait déjà se demander s’ils ont permis de restaurer

la compétitivité. Que constate-t-on ? Que 80 % du Cice ne vont pas au secteur industriel, donc à l’exportation,

donc à la compétitivité. En France, il y a 4 500 dispositifs d’aides fiscales aux entreprises !

On n’a jamais autant subventionné les emplois privés. Une étude du Conseil national de l’industrie (CNI) estime

à 110 milliards d’euros les aides publiques aux entreprises, soit 5 points de PIB. Et le CNI relève que l’industrie

n’en touche que 14 %. Plus de 80 % des aides vont donc subventionner des emplois privés 
qui ne sont pas soumis

à la compétition internationale. Quant au crédit d’impôt recherche, la Cour des comptes a publié un rapport

expliquant qu’il est un effet d’aubaine pour les entreprises, qu’il a très peu d’incidences pour la recherche.

Faisons donc d’abord
 la lumière sur l’efficacité de toutes ces aides, procédons à une remise à plat, dans le cadre


de la réforme de la fiscalité. La CGT demande 
ce préalable. Si on écoute simplement 
le patronat qui pleure pour avoir

encore plus d’aides, ce n’est pas de la responsabilité qu’on donne aux entreprises, c’est une fuite en avant.

Concrètement, que revendiquez-vous ?

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