Obésité : « En France, on compte deux fois plus d’obèses chez les ouvriers que chez les cadres ! »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 9 janvier 2014
L’obésité, une « maladie de civilisation » qui affecte les plus pauvres
par Nolwenn Weiler
Le surpoids tue : plus de deux millions de personnes
en meurent chaque année sur terre.
Et le nombre de malades croît sans cesse : près de 1,5 milliard de personnes sont en surcharge pondérale à travers le monde. Les populations pauvres des pays riches sont les premières touchées. En France, on compte deux fois plus d’obèses chez les ouvriers que chez les cadres ! En cause : une alimentation trop riche, un manque chronique d’activité physique, mais également la nourriture industrielle low cost et les polluants chimiques. Enquête sur un sujet dont les politiques tardent à s’emparer.
Sept millions de personnes sont obèses en France, soit deux fois plus qu’il y a quinze ans. Mais alors qu’autrefois, le surpoids était le privilège des gens fortunés, nous sommes aujourd’hui dans la situation inverse : « Le tour de taille des individus augmente avec les difficultés financières déclarées », note la dernière enquête nationale sur l’obésité et le surpoids (Obepi) [1]. Profession, niveau d’éducation et revenus influent fortement sur la prévalence de l’obésité. 16,7 % des ouvriers sont touchés contre 8,7% des cadres supérieurs. « La carte du chômage et celle de l’obésité sont très semblables », insiste Marie Citrini, secrétaire générale du collectif national des associations d’obèses (Cnao). En métropole, le Nord est la région à la plus forte prévalence d’obésité (21,3%), suivie par le Bassin parisien (17,8%) et l’Est (17,1%). Les garçons et les filles appartenant aux groupes socioéconomiques les plus pauvres ont une probabilité d’obésité plus de deux fois supérieure aux enfants les plus riches, note de son côté l’OCDE. Les départements d’outre-mer, où le PIB par habitant est plus faible qu’en métropole enregistrent des taux d’obésité encore plus élevés.
Comment expliquer ces disparités ? « Les plus diplômés sont ceux qui ont l’alimentation la plus saine (avec plus de fruits et légumes, des apports plus élevés en nutriments, des meilleurs indices alimentaires…) parce que ce sont ceux qui s’intéressent le plus aux liens entre nutrition et santé », relevait une étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc). « La fragilité économique ne favorise pas une bonne consommation alimentaire », rappelle de son côté Marie Citrini. « Quand on a 50 euros en poche pour faire les courses, on compense les jouets que l’on ne peut pas acheter par l’achat de boissons sucrées, de frites, de pizzas. Parce que l’on veut faire plaisir à ses enfants et que ces plaisirs là ne coûtent pas très cher. »
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