Bonnes fêtes de faim damnée
Posté par communistefeigniesunblogfr le 2 janvier 2014
Bonnes fêtes de faim damnée
par Hervé Hubert
« Bonnes Fêtes ! » est le leitmotiv que nous entendons
et prononçons en ces circonstances de fin d’année,
motif musical aux multiples significations dans cette partition
orchestrée par un capitalisme banalisé jusque dans sa barbarie.
« Bonnes Fêtes ! » peut résonner comme un vœu de bonheur, une aspiration légitime pour une humanité du XXIe siècle dont les possibilités en moyens économiques et scientifiques permettraient de penser que partout dans le monde chacun pourrait vivre selon ses besoins, au moins avoir le pouvoir démocratique de se nourrir, se loger, travailler, accéder à la santé et aux soins, se cultiver dès l’enfance, avec la pensée que nous sommes des êtres sociaux, que nous nous réalisons et créons dans nos rapports sociaux et qu’il convient donc d’orienter ce que nous produisons dans une perspective sociale croisant l’individuel et le collectif. Dans ce contexte les réalisations de la Révolution cubaine sont un phare lumineux.
Dans le monde capitaliste banalisé jusque dans sa barbarie, la faim et la famine continuent leurs pouvoirs de damnation. « Bonnes fêtes de faim damnée » peut en être l’écriture, jeu de mots, witz, qui a le souhait de ne pas rester confiné au jeu de mots pour se centrer sur la force révolutionnaire des créations humaines et parmi elles, celle des mots.
La faim et la famine ne sont pas des maux inéluctables, nous le savons mais l’oublions souvent dans cette religion de la civilisation de consommation dont la description de fascisme rampant vers la dégradation, la dévalorisation, la marchandisation de l’être humain n’a trouvé meilleure plume que celle du poète Pier Paolo Pasolini qui dénonçait le processus qui « tend à identifier les mots de bourgeoisie et d’humanité » [1] et savait deviner le « nouveau fascisme pragmatique américain » dont le but est « la réorganisation et le nivellement brutalement autoritaire du monde » [2].
Dès lors c’est à la lutte contre ce monde capitaliste, contre ce qui régit ses mentalités aussi, qu’il convient d’œuvrer, cette religion de la civilisation de consommation n’étant que l’arôme de ce monde, pour reprendre la logique proposée par Marx dans sa Contribution à la critique de la Philosophie du droit de Hegel.
La famine est le signe qu’il y a des affameurs c’est-à-dire des humains qui « réduisent d’autres humains à la faim » [3], privant de façon injuste et enlevant jusqu’au potentiel de vie.
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