Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon-Riches, le grand mal dominant
Posté par communistefeigniesunblogfr le 16 décembre 2013
Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon-Riches,
le grand mal dominant
Publié le 4 décembre 2013 In SinéMensuel
Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon ont fait toute
leur carrière au CNRS comme sociologues. Ils ont écrit
quinze livres en vingt-cinq ans sur les riches.
Ils viennent de publier, après avoir pris leur retraite,
La Violence des riches, une somme, un aboutissement
de leurs travaux sur les dominants, un cri de colère.
Qu’est-ce qui définit les riches ?
C’est un monde fermé, une classe qui a des codes précis : la transmission, l’héritage. Ils fréquentent les mêmes écoles, les mêmes cercles, se marient entre eux, s’habillent de la même façon, sont solidaires, vivent dans les mêmes quartiers et, pour les plus riches, construisent les belles villes, les beaux quartiers, avec des avenues larges, des voisins qui leur ressemblent. Les grands bourgeois ne se réapproprient jamais des espaces conçus pour d’autres classes sociales.
Comment est vu un pauvre qui devient riche ?
La fortune est la condition nécessaire mais pas suffisante. Il faut montrer patte blanche. Prouver qu’on est capable de créer une dynastie familiale, de transmettre à la génération suivante est essentiel pour que ces richesses ne se dispersent pas dans les autres classes sociales. Bernard Arnault était petit- bourgeois. Le mariage de sa fille Delphine avec un riche héritier italien, même si ça n’a pas donné les espoirs qu’il avait suscités, était un anoblissement par cooptation. Les élites du monde entier étaient là.
Quel est le rôle des femmes ?
Avant d’être une femme, elle est la représentante de son milieu, le maillon d’une lignée, elle porte le patronyme familial qui, à lui seul, condense le capital symbolique, fondé sur les autres formes de capital, économique, culturel et social. Tous les titres de la noblesse se déclinent au féminin. Le baron a sa baronne, le duc sa duchesse… et on descend comme ça jusqu’au préfet qui a sa préfète puis après plus rien… Le directeur d’EDF n’a pas sa directrice.
En vingt-cinq ans d’enquête, avez-vous vu un changement ?
Avant, la maxime était : « Pour vivre heureux, vivons cachés. » Ce n’est plus le cas aujourd’hui, la richesse est assumée, visible, avec même un sentiment d’impunité.
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