Entreprises publiques : L’État français se considère-t-il désormais comme un fonds d’investissement… ?
Posté par communistefeigniesunblogfr le 8 décembre 2013
ENTREPRISES PUBLIQUES
Dividendes : l’État français pris au piège de la financiarisation
par Ivan du Roy, Olivier Petitjean 5 décembre 2013
L’État actionnaire, avide de dividendes ? Notre enquête sur les rapports
entre bénéfices et dividendes distribués par les grandes entreprises françaises
montre que celles dont l’État détient des participations sont aussi, et de loin,
les plus généreuses à l’égard de leurs actionnaires. Au point de distribuer davantage
de dividendes qu’elles n’ont enregistré de bénéfices.
L’État français se considère-t-il désormais comme un fonds d’investissement privilégiant les gains
immédiats plutôt que les politiques industrielles et sociales de long terme, sur fond de nécessaire
transition écologique ?
L’État, directement ou via l’une des institutions financières ou industrielles publiques – Caisse des dépôts,
Fonds stratégique d’investissement (FSI), Commissariat à l’énergie atomique (CEA)… – est présent au capital
d’une vingtaine d’entreprises cotées, parmi les 47 grands groupes étudiés dans notre enquête
(voir les résultats complets). Dans neuf d’entre elles, la puissance publique pèse plus de 10% des actions,
donc des voix (Areva, EADS, EDF, Eramet, GDF Suez, Orange, Renault, Safran, ST Micro). Or ce sont bien
ces mêmes entreprises que l’on retrouve en tête du classement des entreprises qui reversent la plus grande part
de leurs dividendes à leurs actionnaires. Aux côtés de groupes connus pour fonctionner selon une logique
de siphonnage financier au profit de leurs principaux actionnaires, à l’exemple d’ArcelorMittal [1].
Au total, selon le dernier rapport de l’Agence des participations de l’État (APE), l’État français a perçu 4,6 milliards
d’euros de dividendes en 2012. Soit une proportion considérable des 5,9 milliards de bénéfices réalisés
par les entreprises concernées, qu’elles soient cotées en bourse ou entièrement publiques. EDF, GDF Suez, France
Télécom, la SNCF, La Poste, Safran et Aéroports de Paris (ADP) représentaient à elles seules 90% de ces dividendes [2].
Ce choix de s’attribuer des dividendes se fait souvent aux dépens d’autres financements : investir dans la transition
écologique, avec les énergies renouvelables ou de nouveaux modes de transports, améliorer les conditions de travail,
augmenter les salaires ou créer des emplois.
Un État rentier qui néglige les investissements
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