Que signifie une « guerre humanitaire » ?

Posté par communistefeigniesunblogfr le 5 décembre 2013

 

Que signifie une « guerre humanitaire » ?

« Les médias sont les premiers mécanismes de destruction

massive » (Resumen Latinoamericano)

 

A. Diez

Enric LLOPIS

 Dans les milieux alternatifs circule principalement l’idée que les grandes

 entreprises de médias et, par extension, les médias qu’elles contrôlent,

 sont des armes dans les mains des puissants pour développer les guerres

et contrôler le pouvoir.  Mais la politologue Ángeles Díez est allée un pas

plus loin : ces grands groupes commerciaux sont « en eux-mêmes la guerre

et le pouvoir ». De fait, leurs principaux intérêts souvent ne se trouvent même pas dans les milieux

de la communication, mais dans le secteur du pétrole et autres domaines de l’économie.

Il suffit de s’en remettre aux preuves. L’industrie militaire et les entreprises de médias, de relations publiques,

sont celles qui déplacent le plus d’argent dans le monde. « Nous nous trouvons vraiment devant un grand

commerce », estime Diez. Pour analyser la notion de propagande, il ne faut pas tomber dans le simplisme.

Ángeles Díez la considère au sens large : « La propagande est un système complexe dans lequel ne participent

pas seulement les milieux de la communication ; elle circule dans tous les espaces de sociabilité (dans les écoles,

dans la rue, dans les cafés) ». Quant à la propagande de guerre, elle utilise des mécanismes chaque fois plus

sophistiqués et efficaces, car la manipulation grossière reste beaucoup plus facile à découvrir par le public.

Un de ces mécanismes est de « vendre » la guerre comme « humanitaire ». Cela a été testé, rappelle Ángeles Díez,

pour la première fois dans le conflit de Yougoslavie (1999) et ce système s’est répété depuis dans les guerres

d’Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie. Que signifie une « guerre humanitaire » ? D’abord, « en appeler

aux émotions et à la bonne conscience des gens ; mais aussi présenter le conflit en termes manichéens,

comme une guerre entre le bien et le mal ; en plus, l’ennemi incarne une méchanceté absolue qu’il faut personnaliser,

par exemple dans la personne de Saddam Hussein, Khadafi, ou Bachar El Assad ». De la même manière, on multiplie

les appels à la « liberté » et à la « démocratie ».

Ángeles Díez rappelle comment, déjà en 1981, l’écrivain Julio Cortázar a donné l’alerte dans une conférence,

relatée dans le quotidien El País, sur la manipulation des mots. Comment, à l’égal de ce que fit en son temps le fascisme,

les États-Unis et son empire se sont approprié des termes comme « démocratie » et « liberté » pour en dégénérer l’usage.

[Lire la suite sur Le Grand Soir]

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