« Contre l’impôt sur le revenu, au fil d’un siècle, la bourgeoisie a usé de toutes les armes… »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 16 novembre 2013
L’impôt sur le revenu, un mode exagéré d’expropriation
Par Antoine Dumini, Nicolas Hirth, 5/11/2013
Contre l’impôt sur le revenu, au fil d’un siècle, la bourgeoisie a usé
de toutes les armes : les fusils si nécessaire, la dictature pourquoi pas,
le Sénat qui traîne des pantoufles, les campagnes de presse calomnieuses…
Au nom de « la morale » et de « l’honneur », bien sûr.
Le 16 mars 1914, Henriette Caillaux, la femme du ministre des Finances,
se fait conduire au Figaro. Elle demande à voir le rédacteur en chef,
Gaston Calmette. Reçue en tête-à-tête, elle vide le chargeur de son revolver
et l’éditorialiste meurt dans la soirée.
C’est le premier mort, pourrait-on dire, de la Grande Guerre.
C’est surtout le dernier mort d’une bataille séculaire, d’une féroce opposition des possédants à l’impôt sur le revenu.
Inventer dans l’urgence
« Le meilleur moyen de répartition de l’impôt consisterait à obliger chaque particulier à faire une déclaration exacte de tout ce qu’il possède, faire une masse de tout et répartir la masse des impositions proportionnellement. »
C’est à Saulchery, dans l’Aisne, près de Château-Thierry, qu’on trouve, en 1788, cette proposition de réforme fiscale assez radicale. Et la date ne doit rien au hasard : certes, sous l’Ancien Régime, cette idée était parfois émise, ici ou là. Mais c’est avec la Révolution française qu’elle allait germer pour de bon.
Dès l’été 1789 d’ailleurs, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen énonce, dans son article 13 :
« Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable ; elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. »
Ça restait flou, un joli principe. Bientôt, en lutte contre toute l’Europe, avec des soldats à nourrir, vêtir, armer, la France va réclamer des décisions plus vigoureuses.
Le 20 mai 1793, la Convention vote, par décret, un emprunt forcé d’un milliard sur les riches.
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