Réforme des retraites : intervention de Dominique Watrin, sénateur communiste
Posté par communistefeigniesunblogfr le 30 octobre 2013
Une autre réforme est possible qui ne pénalise ni les salariés,
ni les retraités, ni les jeunes
Par Dominique Watrin du Groupe communiste,
républicain et citoyen du Sénat
En 2010, Pierre Mauroy se dressait ici même face à la droite
et se livrait à une véritable profession de foi sur la portée
historique de la retraite à 60 ans.
Après dix ans de droite, le gouvernement socialiste renonce
à cette grande conquête du monde du travail. Nous ne pouvons
nous résoudre à ce recul que nous avons combattu ensemble.
Est-il juste de faire travailler les jeunes jusqu’à 67 ans ? Où est la justice à imposer de nouvelles décotes
à des salariés âgés, chassés de leur entreprise parce trop vieux et trop chers ? Quel avenir préparez-vous
aux travailleurs aux carrières brisées ? Précaires au travail, précaires à la retraite…
Au Bourget, le candidat Hollande promettait de s’attaquer à la finance. Aujourd’hui, le débat se résume à savoir
laquelle, de la réforme Woerth et de la réforme Touraine, réduit le plus vite la dépense sociale… L’austérité n’est pas
la solution, c’est le problème, qui entraîne destructions massives d’emplois et effondrement des cotisations sociales,
déficits et baisses de dépenses. C’est un cercle vicieux. D’emblée, le président de la République a donné le ton
en renonçant à renégocier le pacte de stabilité européen, et le président Barroso ne se gêne pas pour exiger
de nous de nouvelles mesures d’austérité. Avec l’article 4, les retraités perdront 850 millions d’euros l’an prochain…
Ce n’est pas parce que les Français vivent plus longtemps que les comptes sociaux sont dans le rouge, c’est parce
que les gouvernements successifs ont privé notre système de protection sociale des financements nécessaires.
Chaque année, 30 milliards d’euros d’exonérations sont accordés aux employeurs, ainsi encouragés à sous-payer
leurs salariés. Au total, près de 100 milliards échappent à notre système de protection sociale.
Nous proposons un système de cotisations sociales intelligent, qui favorise les entreprises qui agissent pour l’emploi,
les salaires et la formation professionnelle. Notre pays n’a jamais été aussi riche, grâce aux sacrifices des salariés.
Mais la part des richesses qui va au capital au détriment du travail ne cesse d’augmenter. Dans la même ligne,
le Gouvernement promet de compenser la hausse des cotisations patronales par la fiscalisation de la branche
famille. Il persiste à épargner les revenus de la finance.
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