Les dettes publiques, une aubaine pour les marchés financiers
Posté par communistefeigniesunblogfr le 22 octobre 2013
Pourquoi l’État devrait-il payer des taux d’intérêt sur ses emprunts ?
Les dettes publiques sont une aubaine pour la financiarisation
Par Michel Dévoluy, Professeur émérite à l’Université de Strasbourg.
Les dettes publiques apparaissent souvent comme le mal absolu.
Mais en regardant de plus près, elles rapportent beaucoup
à ceux qui ne cessent de les pourfendre. Mieux, elles sont
un vecteur puissant de la mondialisation financière.
La question de la refondation de leurs modes de financement
doit être posée, notamment à l’échelle européenne.
Les dettes en perspective
Au cours des soixante dernières années, le profil du poids des dettes publiques par rapport au PIB
des grands pays industrialisés fait apparaître une courbe en U. En 1950, le ratio était d’environ 115 %,
conséquence directe du conflit mondial. Il a ensuite baissé régulièrement pour atteindre un minimum
de 33 % en 1974. Depuis lors, ce ratio suit une pente ascendante qui le ramène pratiquement
en 2010 au même niveau que celui de 1950.
La crise qui éclate fin 2007 n’a fait qu’accélérer cette tendance (1). Ainsi, le poids de la dette publique
s’est allégé pendant les Trente Glorieuses, caractérisées par l’existence d’un compromis
social-démocrate. En revanche, cette dette s’est régulièrement alourdie depuis le renouveau
du libéralisme. On comprend bien que les dettes aient baissé pendant la période de croissance forte.
Mais il est plus surprenant qu’elles remontent sous la tutelle d’un néolibéralisme qui défend le recul
de l’État et l’équilibre budgétaire. On connaît les arguments avancés pour expliquer cet échec des vertus
libérales : des États trop généreux ont dû maintenir les bénéfices de l’État providence
alors que la croissance ralentit, que les populations vieillissent, que le chômage augmente
et que l’inflation n’est plus assez forte pour réduire le poids de la dette réelle.
En réalité, ce creusement de la dette est en parfaite résonance avec la nécessité d’alimenter le processus
de financiarisation de l’économie mondiale. Cette dette émise par un débiteur apprécié – l’État – convient
très bien aux marchés.
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