Travail du dimanche : « Traitons de la question des salaires »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 30 septembre 2013
Travail du dimanche.
« Traitons de la question des salaires »
Ian Brossat, chef de file PCF à Paris, explique comment
le débat autour du travail dominical est instrumentalisé
par le patronat et «expire la question du niveau des salaires».
Que révèle cette polémique autour du travail dominical ?
Ian Brossat. L’instrumentalisation du patronat est flagrante.
En réalité, ce débat vise à expirer la question du niveau des salaires,
vraie réponse au problème de pouvoir d’achat des salariés.
Or, depuis plusieurs années, cette problématique est devenue
un tabou. Et la question du travail le dimanche est devenue
un moyen de ne pas la traiter. Par ailleurs, quand on voit
que Leroy Merlin est prêt à payer une amende de 120 000 euros par magasin ouvert le dimanche,
on se dit qu’ils auraient probablement les moyens d’augmenter les salaires de leurs employés.
Pensez-vous que cette offensive patronale vise aussi à discréditer les syndicats ?
Ian Brossat. Si on prend l’exemple de Sephora, les syndicats de salariés qui s’opposent au travail
dominical ont recueilli 57% des voix. On ne donne pas la parole à cette majorité de salariés qui est
contre. Par ailleurs, il existe une inversion des valeurs : le droit du travail n’est pas une liberté
en moins pour travailler, c’est une liberté en plus face à l’arbitraire patronal. Et si l’on étend le travail
dominical à l’infini, tous les avantages qui y sont liés, tant qu’il est une exception, disparaîtraient.
Ce sera un jour comme un autre, payé comme un autre. Tant qu’on ne traitera pas la question
des salaires, on ne cessera de lancer des débats fumeux, qu’il s’agisse du travail de nuit
ou de la défiscalisation des heures supplémentaires.
Comment analysez-vous la campagne de la droite sur cette question?
Ian Brossat. Nathalie Kosciusko-Morizet est prête,
dans la même semaine, à proposer la généralisation
du travail dominical dans la capitale et, deux jours plus tard,
à annoncer une proposition de loi pour développer le travail
de nuit. La semaine prochaine, elle voudra peut-être
le rétablissement des travaux forcés. La droite a décidé
d’en faire un cheval de bataille. Le problème est que les voix
qui s’élèvent à gauche sont relativement timides et laissent
les syndicats un peu seuls.
Nous avons besoin d’être plus combatifs sur cette question-là.
Entretien réalisé par Audrey Loussouarn
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