« Ne laissons pas grandir une génération sans droits »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 9 septembre 2013
L’invitée de la semaine
Retraites.
« Ne laissons pas grandir une génération sans droits »
Laure Delair, vice-présidente de l’UNEF,
membre du collectif La retraite,
une affaire de jeunes est l’invitée
Elle explique pourquoi elle participe ce mardi à la mobilisation contre la réforme des retraites,
pour les salaires et l’emploi.
« Les jeunes, entre 18 et 25 ans, sont la seule catégorie de la population à ne pas bénéficier pleinement
de nos protections collectives. À l’heure où, pour construire notre avenir, nous composons tant bien
que mal avec des périodes d’emploi précaire, de chômage ou de formation, nous n’avons droit ni au RSA
ni aux allocations chômage faute d’avoir suffisamment travaillé. La réforme des retraites vient
rappeler aux jeunes générations qu’elles n’auront pas droit, également, à une retraite à taux
plein. Car, que l’on soit étudiant, jeune chômeur ou en contrat court (stage, CDD…), l’allongement
de la durée de cotisation à 43 annuités nous amène au même constat. Il faudra attendre l’âge de 67 ans
pour espérer partir en retraite à taux plein.
Pour les jeunes, c’est la double peine. Nous commençons à cotiser plus tard et nous devrons cotiser
plus longtemps. Alors que l’âge moyen de départ à la retraite est de 62 ans, le message est clair :
la retraite à taux plein est un rêve aujourd’hui devenu inaccessible. Petit à petit, le risque est grand de voir
les jeunes se détourner de nos systèmes de solidarité, au profit des assurances privées. Qui pourrait
les en blâmer, quand ces mêmes systèmes ne les protègent pas ou plus suffisamment?
À oublier que ce sont les jeunes d’aujourd’hui qui font le monde de demain, nous laissons grandir
une société du chacun pour soi, où seuls les mieux lotis trouveront les moyens de s’en sortir.
Ce n’est pas cet avenir-là auquel notre génération aspire. Parce qu’une autre réforme est possible,
les jeunes feront valoir leurs revendications en manifestant le 10 septembre.
La pérennité de notre système de retraite solidaire se fera s’il prend en compte notre réalité.
Pour cela, nous défendrons l’idée d’une prise en compte des années d’études et des périodes d’inactivités
forcées dans le calcul des retraites.
Laure Delair
La carte des mobilisations du 10 septembre
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