c’est un scandale
Publicis : les actionnaires restent généreux avec le PDG
Élisabeth Badinter et Maurice Lévy, les deux principaux
dirigeants de Publicis
La comédie du « say
on pay »¹, qui consiste à
demander aux actionnaires de se prononcer
sur le mécanisme de rémunération
des dirigeants de leur entreprise, est finie :
ils approuvent les
4,8 millions de salaire de Maurice Lévy².
Une répartition des richesses juste et cohérente.
C’est ce que revendiquent les salariés de l’agence
de
communication Publicis qui se sont rassemblés
mercredi midi à l’occasion de l’assemblée générale
annuelle des actionnaires, avenue des Champs-Élysées,
à l’appel du syndicat Info’Com CGT.
Avec des résultats en hausse en 2012 (737 millions d’euros de bénéfices net, + 22,8 % sur 2011),
le troisième groupe mondial de communication se montre particulièrement généreux à l’égard
des actionnaires, annonçant qu’il souhaite leur verser un dividende exceptionnel en 2013.
Leur rémunération représenterait 35 % des bénéfices (soit environ 200 millions d’euros),
contre 20 % auparavant.
Stagiaires non rémunérés
Dans le même temps, les salaires du personnel stagnent et les conditions de travail se dégradent.
Les militants dénoncent en outre l’utilisation abusive des ruptures conventionnelles de contrats
et le recours excessif aux stagiaires non rémunérés et salariés free lance, qui précarisent
l’emploi. «Diminuer, même de peu, les dividendes libérerait une somme à redistribuer pour améliorer
les salaires, l’emploi, la formation et les conditions de travail», explique le syndicat³ dans un communiqué.
[Lire la suite sur humanite.fr]
¹Depuis la mise en place du « say on pay » en Angleterre, les salaires des dirigeants ont augmenté de 70%. « L’idée de faire
intervenir une partie prenante externe a eu la vertu d’augmenter la sensibilité de la rémunération à la performance,
mais pour ce qui est de la réduction du niveau de rémunération des dirigeants, en tous cas dans l’exemple anglais, il faut
avouer que c’est un échec, estime Guillaume de Piédoüe. Il faut rappeler que l’objectif de tout actionnaire est l’augmentation
de la valeur ou de la rentabilité de ses actions, sa fonction première n’est pas de juger de la moralité d’une rémunération,
mais de sa juste proportion avec la performance ». ( Source )
²Maurice Lévy accède ainsi à première place des patrons les mieux payés
du Cac 40. Élisabeth Badinter – la fille du fondateur
de Publicis Marcel Bleustein-Blanchet – a touché pour 2012 une rémunération
fixe de 240.000 euros.
³Selon la CGT, les salariés «créent les richesses colossales de cette entreprise
mais question salaire, ils ne se régalent pas».