Retraites : Pour le Medef, c’est la casse finale !
Posté par communistefeigniesunblogfr le 14 mai 2013
Retraites en mauvais ordre.
L’éditorial de Patrick Apel-Muller
L’appétit vient en mangeant. Copieusement servie
par la loi sur la flexibilisation de l’emploi, la présidente
du Medef veut pousser l’avantage.
Laurence Parisot réclame un passage à 43 du nombre
des annuités nécessaires pour prendre sa retraite
à taux plein d’ici à 2020 et de repousser l’âge légal
au-delà de 65 ans.
On se rappelle le mot de Jaurès dénonçant le patronat
qui « use ses ouvriers jusqu’au squelette dans une lutte
inégale ».
Pas de « tabou », ose la madone des marchés. Sauf un : l’augmentation des cotisations patronales.
Les géants du CAC 40 ne sont pas inquiets. « Nous disons que le gouvernement a eu le courage de dire
qu’il fallait à nouveau une réforme des retraites, il faut désormais qu’il ait la capacité pédagogique de dire
pourquoi et vers quelles modifications il faut aller », précise la patronne des patrons en matière de feuille
de route pour Jean-Marc Ayrault, qui semble avoir pour elle la plus grande complaisance.
Le quinquennat de Nicolas Sarkozy a pourtant vacillé jusqu’à chuter sous les coups de l’immense foule
des manifestants contre sa réforme des retraites, qui lui ont fait payer dans les urnes son passage en force.
Ils ne voulaient pas se laisser entraîner sur un chemin de régressions sociales. Croit-on à l’Élysée
que les Français ont la mémoire si courte ? Ils se souviennent que le candidat socialiste en 2012 promettait
« le retour de la liberté de prendre sa retraite à partir de 60 ans », même s’il l’assortissait de bémols.
Ils savent que l’allongement de la durée de cotisation les conduirait jusqu’à la limite de l’espérance de vie
en bonne santé – 62 ans pour les hommes et 63 ans pour les femmes – et que ces dernières années
de travail tireraient trop rudement sur des corps usés. La France est en effet un des pays où l’intensité
du travail et la productivité sont les plus fortes.
Bruxelles l’avait réclamé, François Hollande semble s’exécuter en poussant à la mise en place à marche
forcée d’une réforme qui réduirait le droit à la retraite, diminuerait les pensions, notamment en abandonnant
leur indexation sur l’inflation, supprimerait les avantages accordés aux parents de trois enfants et plus…
Les commissaires européens devant lesquels le président français se présentera demain seront sans doute
frappés par sa « merkellisation » et n’hésiteront pas à forcer la dose dans les « recommandations »
qu’ils adresseront le 29 mai à notre pays.
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Retraites/Medef : « pourquoi ne pas mourir à la tâche ? » (Olivier Dartigolles)
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