Qatar : Au royaume de l’esclavage moderne ! (The New York Times)
Posté par communistefeigniesunblogfr le 5 mai 2013
QATAR :
Au royaume de l’esclavage moderne !
(The New York Times)
Domestique, ouvrier qualifié ou homme d’affaires : il n’est pas facile
d’être un immigré, au Qatar, où les conditions de travail sont souvent
inhumaines.
En 2012, Theresa M. Dantes a signé un contrat avec une agence
de recrutement des Philippines pour venir travailler au Qatar
comme domestique. Elle devait être logée, nourrie et payée
400 dollars [305 euros], par mois. Pourtant, lorsqu’elle est arrivée, son employeur l’a informée qu’il ne lui verserait
que 250 dollars [190 euros]. Elle a accepté, car sa famille, restée à Quezon City, comptait sur ce salaire.
Cependant, la jeune femme n’était pas au bout de ses surprises. Theresa Dantes, 29 ans, affirme qu’elle ne prenait
qu’un repas par jour, composé des restes du déjeuner familial. « S’il ne restait rien, alors je ne mangeais pas. »
Elle travaillait sept jours par semaine. Une fois son labeur terminé dans la maison de son employeur,
on la forçait à nettoyer celle de sa belle-mère, puis celle de sa sœur.
Huit mois après son arrivée, Theresa Dantes a voulu partir. Son patron lui a ri au nez :
« Tu ne peux pas démissionner ! » Dans le cadre de la kafala, système qui régit la vie de tous les étrangers
qui travaillent au Qatar, Theresa Dantes ne pouvait pas quitter son poste, sans l’accord de son employeur.
Elle s’est enfuie et a rejoint 56 autres femmes, qui avaient trouvé refuge au Bureau philippin du travail à l’étranger.
Environ 1,2 million de travailleurs étrangers – qui sont, en majorité, des personnes pauvres, originaires d’Inde,
du Pakistan, du Bangladesh, du Népal, d’Indonésie et des Philippines – représentent 94 % de la main-d’œuvre,
au Qatar, une monarchie absolue, qui fait à peu près la taille de l’Île-de-France. Ce dispositif, mis en place,
dans les années 1950, a été conçu, pour les États peu peuplés du golfe Persique, qui avaient besoin d’ouvriers,
dans les secteurs du pétrole et du gaz. Le système s’est tellement développé qu’aujourd’hui, il y a presque cinq
fois plus d’employés étrangers que de Qataris. Jusqu’à un million de personnes supplémentaires pourraient arriver,
au cours des prochaines années, pour participer à la construction de neuf stades et de nouvelles routes,
(pour un budget de 20 milliards de dollars ; 15,23 milliards d’euros), afin que le Qatar soit prêt à accueillir
la Coupe du Monde de football, en 2022.
Un document officiel n’offre pas une protection suffisante
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