Le silence des Églises – bande annonce
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« L’Église ne peut plus fermer les yeux sur la pédophilie »
France 2 consacre ce mercredi une soirée entière au silence de l’Église sur les affaires
de pédophilie. Entretien avec Thierry Debroux, scénariste de la fiction de première
partie de soirée, Le silence des Églises.
Le silence des Églises. France 2. Mercredi 10 avril. 20h45
Le jour où Gabriel (Robinson Stevenin) manque de tuer son fils en voiture, il comprend qu’il doit
affronter les fantômes de son passé. Violé de 12 à 15 ans, par le directeur de son collège
catholique, il décide d’affronter son bourreau, le père Doucey (Robin Renucci). Mais la hiérarchie
de l’Église n’a pas du tout envie que l’affaire sorte des cartons. Après le silence des Églises,
se tiendra un débat en plateau sur la pédophilie au sein de l’Église catholique.
Comment vous est venue l’idée de traiter de la pédophilie au sein de l’Église catholique ?
Thierry Debroux. C’est ma productrice, Sophie Revil (Escazal Films), avec qui je travaille notamment
sur les petits meurtres d’Agatha Christie, qui m’a soumis l’idée. Elle n’a pas eu de mal à convaincre
France 2 de le traiter à une heure de grande écoute, en fiction, ce qui était une grande première.
A partir de là, nous sommes partis tous les deux en enquête, en rencontrant des victimes,
des psychologues, des spécialistes de l’Église… Et c’est surtout à travers les témoignages de victimes
que je me suis senti petit à petit le droit de raconter cette histoire. N’ayant pas moi-même croisé
de prédateur, je ne me sentais pas, avant ces rencontres, de légitimité. Il me fallait comprendre
ce qui se passait dans la tête d’une petite victime, au moment des faits, mais aussi après,
dans la difficulté à se construire professionnellement, sexuellement, affectivement…
Deux personnes ont notamment été d’une grande aide dans ce travail : Marc, qui se présente comme
victime de Monseigneur Di Falco, n’a pas pu aller jusqu’au procès, parce qu’il y avait prescription. Marc a
beaucoup de mal à se reconstruire. D’ailleurs, il n’a pas pu regarder le film, insoutenable pour lui au bout
de dix minutes. Franck, l’autre victime, a eu « la chance » d’aller au procès, et son prédateur a été
condamné à 16 ans de prison ferme. Lui a pu se relever. Il a eu un enfant, d’ailleurs. Et il a pu voir
le film jusqu’au bout.
[Lire la suite sur humanite.fr] - Entretien réalisé par Caroline Constant
Le prêtre, sa victime et le silence de l’Église