ANI : le chantage à l’emploi gravé dans le marbre de la loi
Posté par communistefeigniesunblogfr le 7 avril 2013
ANI : l’Assemblée adopte les accords de compétitivité emploi
Le chantage à l’emploi gravé dans le marbre de la loi.
Les députés ont voté dans la nuit de samedi à
dimanche l’une des mesures phare du projet de loi
sur l’emploi celle qui encadre les accords de maintien
dans l’emploi « en cas de graves difficultés
conjoncturelles », autrement appelés accords
de compétitivité emploi sous Nicolas Sarkozy.
La discussion s’est entamée samedi à minuit et demi et s’est faite dans une atmosphère apaisée,
qui prévaut d’ailleurs depuis le début des débats mardi. André Chassaigne, président des députés
Front de Gauche (FG) a dénoncé « une mesure promue par Nicolas Sarkozy sous le nom d’accord
compétitivité emploi et alors combattue par le Parti socialiste ». Pour lui, elle va permettre « un chantage
patronal généralisé ». « Les travailleurs d’aujourd’hui seront les précaires de demain », a renchéri
Jean-Jacques Candelier (PCF).
Continental, Renault…
Sa collègue Jacqueline Fraysse a fait référence aux licenciements de Continental, survenus malgré
un accord compétitivité emploi. Elle a présenté un amendement visant à réduire à un an au lieu de
deux le temps maximum pour la durée d’un tel accord, qui peuvent être pris avec des syndicats
représentant plus de 50% des salariés pour « aménager » temps de travail et rémunération.
Plus récemment, Renault s’est livré à un tel accord en monnayant la promesse de conserver l’emploi
avec une flexibilisation du temps de travail et une plus grande mobilité des salariés du groupe.
PSA Peugeot-Citroën s’apprête à faire de même.
Dans le texte adopté dans la nuit figurent des dommages et intérêts versés aux salariés si l’entreprise
ne tient pas son engagement de maintenir l’emploi.
« Dans le mauvais sens »
Le rapporteur du texte, Jean-Marc Germain (PS), a rétorqué aux députés communistes que cela
« ne correspond pas du tout » aux accords emploi de Nicolas Sarkozy. « L’UMP n’a pas retrouvé
ses petits puisqu’ils ont déposé des amendements », a-t-il argumenté.
Un amendement PS a été adopté pour que « les dirigeants salariés et les mandataires sociaux » soient
inclus dans cet article qui prévoit que les dirigeants de l’entreprise contribuent également aux efforts
fournis par les salariés. En revanche, un amendement des radicaux de gauche, visant à « geler »
le versement des dividendes aux actionnaires lorsqu’un tel accord de compétitivité emploi est signé,
n’a pas été accepté.
Jérôme Guedj (PS) a dit clairement qu’il n’ »aimait pas ces accords » et qu’il souhaitait en définitive
qu’ils soient « très peu appliqués ». « Ils mettent le pied dans la porte, mais dans le mauvais sens », a-t-il
critiqué, seule voix au PS à faire entendre son « scepticisme » dans un hémicycle très dégarni.
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S.G.
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