Affaire Cahuzac : non au discours dangereux du « tous pourris »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 4 avril 2013
Affaire Cahuzac :
non au discours dangereux du « tous pourris »
Par La rédaction « pcf.fr », le 04 avril 2013
Avant-hier, le 2 avril, Jérôme Cahuzac était mis
en examen après son audition au pôle financier
de Paris pour blanchiment de fraude fiscale.
Il a en effet avoué avoir détenu des comptes
off-shore. C’était Mediapart qui en décembre
dernier avait révélé détenir un enregistrement
d’une conversation entre Jérôme Cahuzac et son conseiller financier au sujet d’un compte chez UBS,
une banque suisse. L’ex-ministre du budget décidait alors de nier en bloc et avait même déclaré
qu’il porterait plainte contre le site d’information pour diffamation.
De nombreux leaders d’opinion le soutenaient
comme Jean-Michel Apathie, avait ainsi
violemment attaqué Mediapart.
Jérôme Cahuzac s’est justifié, outré de ces allégations, devant le Président de la République et le Premier
Ministre mais aussi devant l’Assemblée Nationale et enfin devant les Français. Il a ainsi bénéficié d’un soutien
sans failles de la part des cadres du Parti Socialiste mais aussi des membres du gouvernement.
Cette affaire, qui vient illustrer la collusion entre « puissances de l’argent et pouvoirs politiques », selon
Pierre Laurent, surgit à un moment inopportun : celui d’une crise de suspicion et d’un défaut de confiance
en la personne du Président ainsi qu’en l’efficacité de la politique de son gouvernement.
De fait, Jérôme Cahuzac a fait entrer le gouvernement dans une « spirale du mensonge » qui les discrédite
dorénavant auprès de l’opinion publique. En effet, ces actes sont d’autant plus répréhensibles
qu’ils émanent de celui qui était chargé, en tant que Ministre du Budget, de résoudre le problème de
la fraude fiscale.
Mais ces actes font aussi gravement écho à l’idée de « République exemplaire » qui était le mantra de
François Hollande durant sa campagne, par opposition aux nombreuses affaires qui avaient entachées
la présidence Sarkozy.
Ce discrédit permet surtout aux discours d’extrême droite de trouver un terreau fertile pour dénoncer
les élites et leur corruption généralisée : la rengaine du « tous pourris » a donc bon dos ces derniers jours.
[...]
Révélation fâcheuse pour le FN : Il s’avère que Jérôme Cahuzac entretenait des liens forts avec
deux membres éminents du parti d’extrême droite : les avocats Philippe Péninque et
Jean-pierre Emié, ex-gudards convaincus.
M.Péninque (Le banquier officieux du FN, ndlr) aurait en effet œuvré à l’ouverture du compte « gênant »
de Cahuzac en 1992. Cette information met Mme Le Pen dans une situation difficile, elle qui criait, hier,
dans un petit village des Ardennes, au « mensonge d’état », elle qui dénonçait l’intégralité de la classe
politique en place, assumant que « Le FN n’[était] pas assimilé à ce système-là. Nous n’avons pas
de conflit d’intérêts, car nous n’avons pas d’intérêts. Nous ne sommes otages de rien. » .
Elle prend alors le parti de minimiser l’accusation concernant l’implication de Philippe Peninque,
déclarant que le fait d’ouvrir un compte n’était en rien préjudiciable. Elle oublie de préciser quelle était
la nature du commerce que ce dernier entretenait avec Cahuzac. Une opération obscure au cours
de laquelle Peninque recommandait le chirurgien capillaire à bon nombre de ses clients tandis qu’il se
chargeait de placer les sommes gagnées et s’occupait de la gestion des comptes de l’ancien ministre.
Des pratiques douteuses d’autant plus inquiétantes que M. Péninque passe pour le conseiller officieux
de Mme Le Pen, son Raspoutine.
« Tête haute et mains propres »? Il sera permis d’en douter. « Tous pourris » ? Certainement pas, mais
ceux qui firent de ce mot leur credo pourraient bien être la source de la contamination.
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