La salutaire résistance chypriote
Posté par communistefeigniesunblogfr le 21 mars 2013
Analyse : la salutaire résistance chypriote
Par Patrick Le Hyaric.
Voici un fait inédit dans l’Union européenne :
la pression populaire a conduit à ce qu’aucun
parlementaire chypriote n’approuve
le maléfique diktat concocté par le nouveau
directoire des affaires européennes, baptisé
« la troïka » – Commission de Bruxelles,
Banque centrale européenne et…
Fonds monétaire international –, aux ordres
exclusifs de Mme Merkel.
Celle-ci avait soutenu l’élection du nouveau président de Chypre contre le candidat
des communistes.
Ensemble ils voulaient faire de Chypre un nouveau laboratoire pour tester le racket direct des comptes
bancaires dès le premier euro. Cela au mépris total de tous les engagements pris jusque-là. Ce plan
austéritaire prévoyait de combiner l’impôt forcé sur les comptes bancaires des travailleurs et des petits
épargnants et la privatisation de plusieurs entreprises ou la désindexation des salaires et des retraites
sur les prix.
Ces attaques n’avaient pas été possibles jusque-là parce que l’ancien président chypriote, Dimitris
Christofias, a toujours refusé d’appliquer les prétendus remèdes des docteurs bruxellois. On ne peut
comprendre les difficultés de Chypre aujourd’hui sans les relier à la crise de la Grèce. L’effondrement
des banques grecques a accéléré les difficultés de celles de Chypre, appâtées par le système européen
qui leur permettait d’acheter des dettes du pays voisin à des taux d’intérêt élevés. Refusant de laisser
son secteur bancaire s’effondrer, l’État chypriote a dû garantir les dépôts.
Les citoyens chypriotes ne sont donc en rien responsables de la situation. Cela ne fait que renforcer
la nécessité de rechercher un projet de solidarité européenne, écartant le hold-up sur les comptes
des travailleurs et des retraités, la destruction des droits sociaux, les privatisations des entreprises
publiques chypriotes qui rapportent jusque-là au budget de l’État.
Les institutions européennes ont refusé cette voie pour, après des plans d’austérité appliqués
dans plusieurs pays, tester un cran supplémentaire dans la spoliation des fruits du travail. Elles ont pensé
qu’en choisissant un petit pays où se développent des activités financières offshore, quelques jours
après le retour de la droite, cela pourrait marcher. Le peuple de Chypre vient de répondre non !
En ce sens, il rend un immense service à tous les peuples européens qui auraient été eux aussi en butte
à de tels projets.
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