Ce jeudi dans l’Humanité : la précarité énergétique tue toujours
Posté par communistefeigniesunblogfr le 21 mars 2013
En décembre, à Marseillan (Hérault), un homme
est retrouvé chez lui, mort d’hypothermie.
Faute d’avoir pu payer ses factures EDF, il venait
de se faire couper l’électricité. Aujourd’hui, la famille
tente de comprendre cet enchaînement fatal.
Retour sur un drame qui ne doit rien à la fatalité.
Entretien avec le président de l’association
Droit à l’énergie-Stop aux coupures, Jean-Louis
Mespoulès, qui défend les « remises en énergie »,
un « acte illégal mais légitime ».
Avez-vous constaté une augmentation
des coupures d’énergie ces dernières années ?
Jean-Louis Mespoulès. Oui. Le phénomène s’est beaucoup aggravé, pour deux raisons essentielles :
la flambée des prix sans précédent, due à la déréglementation du secteur, et la baisse du niveau de vie
et des rémunérations. Ces deux facteurs ont fait basculer des millions de familles dans la précarité
énergétique. Depuis 2004, les coupures ont été multipliées par dix. Nous en sommes à 580 000 par an,
en incluant les baisses de puissance d’électricité. Dans ce dernier cas, la consommation est divisée
par 6 ou 9, ce qui empêche d’allumer deux radiateurs en même temps…
Quelles sont les familles concernées ?
Jean-Louis Mespoulès. Nous avons constaté un changement de caractéristique sociale. Jusqu’en 2005,
les coupures d’énergie concernaient des foyers en exclusion sociale, habitués aux « parcours solidaires ».
Depuis cette date, les cas de coupures chez des familles salariées, qui voient leurs revenus et la pérennité
de leur emploi détériorés, se sont multipliés. Car ces familles ne savent bien souvent pas à quelle porte frapper,
elles éprouvent une certaine honte face à leur situation. Il s’agit d’une réaction tout à fait humaine.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.