Le gouvernement a présenté le texte et
devra compter sur la bienveillance de
la droite sénatoriale pour son adoption.
Le gouvernement met tout son poids
dans la balance pour que soit adopté
son projet de réforme du marché du travail,
contesté, mardi dans la rue, par FO et
la CGT.
S’exprimant, fait rarissime, dans la cour de l’Élysée à l’issue du Conseil des ministres, le premier ministre,
Jean-Marc Ayrault, a vanté « le succès d’une méthode, celle du dialogue social », et la « double sécurité »
pour les salariés et employeurs.
Ce texte sera présenté en procédure accélérée (une lecture par Assemblée) le 2 avril, à l’Assemblée
nationale, et le 17 avril, au Sénat. Ayrault, ancien patron des députés PS, a dit sa « confiance dans le sens
de la responsabilité des parlementaires socialistes ». « Ils sont près de 300 », a déclaré le premier ministre,
relativisant ainsi la portée de la présence de quelques élus socialistes, mardi à Paris, à la manifestation
de protestation contre l’accord du 11 janvier.
Au Sénat justement, la partie est délicate en raison de l’absence de majorité absolue du PS. Interrogé sur
France Inter sur les voix de droite nécessaires pour son adoption (Jean- Pierre Raffarin, François Fillon ou
Jérôme Chartier voteront pour), le ministre du Travail a répondu en substance qu’il ne regarderait pas
d’où viendraient les voix.
En cela, il conforte la présidente du Medef, Laurence Parisot, qui a appelé les « deux grands partis français »
à voter le projet de loi issu de l’ANI sans en modifier l’équilibre, dramatisant qu’il « en va de la survie
de nos entreprises » d’instaurer une « flexisécurité », baisse des salaires en échange d’effectifs préservés,
obligation de mobilité…
Outre le débat parlementaire corsé par la centaine d’amendements promis par les députés Front de gauche
et ceux qui émanent des rangs critiques du PS, l’adoption du texte sera sous l’épée de Damoclès des derniers
chiffres de la représentativité syndicale.
Selon le Canard enchaîné, ces nouveaux chiffres, rendus publics le 29 mars, invalideraient la thèse voulant
que l’accord est majoritaire. D’où l’urgence à faire voter une loi qui l’effacerait.
Source : FILPAC – CGT – jeudi 7 mars 2013
Illustration ajoutée par nous