Les magistrats dans le collimateur du patronat

Posté par communistefeigniesunblogfr le 21 février 2013

 

DROIT DU TRAVAIL

Comment le patronat français cherche à museler les juges

 

Les magistrats dans le collimateur du patronat dans Democratie patron

Les magistrats sont dans le collimateur du patronat français.

Les grands patrons dénoncent « l’insécurité juridique »

qui plane sur leurs plans de réorganisation et leurs procédures

de licenciements. Et souhaitent réduire le contrôle exercé

par les prud’hommes sur leur gestion des ressources humaines.

L’accord interprofessionnel signé le 11 janvier et la nouvelle loi

sur l’emploi en préparation satisfait en partie leur revendication.

Aux dépens des droits des salariés.

 

C’est la nouvelle bête noire d’une partie du patronat français : « l’insécurité juridique ». Imaginez des juges

qui annulent un plan de restructuration, suspendent une réorganisation ou interdisent certaines formes

de management. Horreur ! Et les magistrats ne s’en privent pas. La direction de Peugeot prévoit 8 000

suppressions de postes ? La Cour d’appel de Paris suspend la restructuration, le 29 janvier, pour défaut

d’informations des représentants du personnel. La Caisse d’épargne durcit son management pour mettre

en concurrence ses employés ? Le Tribunal de grande instance de Lyon condamne la banque et interdit

une organisation du travail qui « compromet gravement la santé des salariés ». La Fnac réorganise

ses magasins ? Mi-décembre 2012, la Cour d’appel de Paris suspend la réorganisation à cause des risques

psychosociaux qu’elle peut engendrer.

Conforama, Leader Price, Hôtel Crillon, Goodyear… Autant de plans sociaux et de réorganisations qui ont

été récemment stoppés par les magistrats suite à l’action en justice des syndicats. Côté patronat,

l’intervention des juges laisse planer une « incertitude » sur la gestion financière des grands groupes.

Une procédure qui traîne en longueur, et ce sont les actionnaires qui s’inquiètent. Des dommages et

intérêts à payer, et ce sont les dividendes que l’on doit amputer. Inacceptable !

Manque de compétitivité : la faute de la justice

« La jurisprudence fait peser sur le licenciement économique un contrôle exceptionnellement fort, allié

à une importante insécurité juridique », déplore, en décembre 2012, l’Institut Montaigne, un think tank

néolibéral animé par plusieurs dirigeants de grandes entreprises. La France serait « le seul pays où le juge

apprécie la validité d’un licenciement au regard de la compétitivité de l’entreprise. En outre, la jurisprudence

est extrêmement exigeante en matière de reclassement. Cette situation a conduit en France à une très

forte diminution du nombre de licenciements économiques, à un contournement systématique des règles

en la matière et à un développement des emplois temporaires et à durée déterminée. » [1]

En clair, si la compétitivité des entreprises françaises est en berne, si la loi n’est pas respectée

et si la précarité se développe, c’est en partie la faute des juges. Bref, de quoi se mêlent les magistrats ?

[Lire la suite sur Basta !]

Source image : NPA Finistère

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