Combien ça vaut un œil, François ? Une tribune de Nico Cué, secrétaire général de MWB-FGTB
Posté par communistefeigniesunblogfr le 8 février 2013
Combien ça vaut un œil, François ?
Une trentaine de cars venant de Florange, Liège et Luxembourg avaient fait le déplacement hier pour
soutenir une délégation de représentants syndicaux largement animée par la MWB, venus rencontrer
les groupes parlementaires européens dans le cadre du dossier Mittal.
Mais des mots d’ordre autoritaires avaient été donnés aux chiens de garde. Les forces de police étaient
mobilisées en surnombre et dès la frontière des fouilles méticuleuses étaient organisées dans les bus
syndicaux.
Matraque au point, fusils électriques armés, la chasse aux pétards et présumés boulons était lancée.
La récolte et les résultats seront ridicules au vu des moyens déployés !
Ridicules ? Non, catastrophiques !
Passons ici les heures de provocations policières empêchant nos gars de s’approcher du parlement européen,
passons ici les arrestations musclées qui amènent à réfléchir sur le sens du mot démocratie, passons ici
sur la mise en garde à vue de 2 camarades qui ne seront relâchés que très tard dans la nuit après avoir été
soumis aux questions d’un procureur …
Passons… Passons car ici, une nouvelle vitesse semble avoir été enclenchée
Nous apprenons ce matin que parmi les 14 blessés, John David, jeune intérimaire de la ligne galva 7, a perdu
à jamais l’usage d’un œil vraisemblablement des suites d’une balle en caoutchouc tirée à hauteur de tête !
Aux témoignages de nos camarades ayant vécu les affrontements en direct, se joignent peu à peu les récits
des journalistes présents sur place, pourtant rodés à l’exercice des manifs mais cette fois outrés
par la tournure de celle qu’ils viennent de vivre !
Des consignes différentes auraient-elles été données cette fois aux troupes du maintien de l’ordre ?
Bloquer jusqu’à blesser est-il devenu bloquer jusqu’à meurtrir ?
Les Métallos Wallons et Bruxellois de la FGTB se réveillent groggy et nauséeux !
Ils pensent d’abord avec tristesse à leur camarade blessé dans sa chair et lui témoignent, à lui ainsi qu’à toute
sa famille, leur plus profond soutien.
Ils pensent aussi au Président de la République, aux ministres de l’Intérieur, aux Maires des villes un peu partout
en Europe où ils seront amenés à se déplacer dans les mois à venir. Ils leur conseillent vivement de réfléchir
à l’accueil qu’ils leur réserveront.
Nous voulons plus d’Europe sociale, en le criant parfois ! Nous voulons sauver des emplois
et le pouvoir d’achat de milliers de travailleurs dans nos régions. Oui nous sommes mobilisés
et nerveux. Notre nervosité face à vos décisions est toute légitime !
Vos armes quant à elles vous salissent et jamais ne nous feront taire !
Source : l’humanite.fr
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