Dans l’Huma d’aujourd’hui : « Résistances à la chaîne dans l’automobile »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 29 janvier 2013
Ce mardi dans l’Humanité :
résistances à la chaîne dans l’automobile
Débrayages pour dénoncer le « chantage »
aux fermetures de sites chez Renault,
reprise de l’occupation de l’usine PSA
d’Aulnay-sous-Bois…
Les salariés de l’automobile se mobilisent
contre les vastes restructurations prévues
dans les deux groupes.
Pour Pierre Khalfa, le coprésident de la
Fondation Copernic : « La question du coût
du capital n’est jamais posée ».
La direction de Renault espère boucler
aujourd’hui la négociation avec les syndicats
sur l’accord dit de « compétitivité-emploi ».
C’est aussi un des chapitres de l’accord national négocié avec le Medef.
Pourquoi la Fondation Copernic le qualifie d’accord « donnant-perdant » dans la note
qu’elle vient de publier ?
Pierre Khalfa. Il s’agit d’un accord profondément déséquilibré. Les « nouveaux droits pour les salariés »
qui y sont contenus sont de portée limitée, comportent nombre de dérogations qui en bornent
sévèrement l’application et de nombreuses dispositions qui en permettent le contournement. En revanche,
les mesures en faveur des entreprises amoindrissent considérablement les droits des salarié-e-s.
Deux exemples. Les signataires de l’accord se sont félicités de la majoration de cotisation des CDD.
Mais outre que cette majoration est de faible ampleur et ne sera donc pas un obstacle pour les employeurs,
elle peut être facilement contournée. Et le patronat a même obtenu une compensation financière
pour la mise en œuvre de cette mesure.
Par contre, un « accord de maintien dans l’emploi » pourra imposer aux salariés des baisses de salaires
et/ou une augmentation du temps de travail sous peine de licenciement, sans que l’employeur soit soumis
aux contraintes liées au licenciement économique. Le maintien dans l’emploi n’est prévu que le temps
de l’accord, c’est-à-dire deux ans maximum, les salariés pouvant être licenciés après.
Renault veut accroître le temps de travail, entériner la possibilité de baisser les salaires,
développer les mobilités internes forcées… L’accord national a négocié aussi ces points.
Délivre-t-il un permis de chantage patronal ?
Pierre Khalfa. L’accord donne de nouvelles possibilités à l’employeur pour imposer sa volonté. Il réduit
considérablement les possibilités pour les salariés de résister aux desiderata patronaux.
Ainsi, avec les « accords de maintien dans l’emploi », il remet en cause ce que les juristes appellent
le principe de faveur, qui empêche un accord d’entreprise d’être moins favorable aux salariés que la loi
ou les accords de niveau supérieur. Une garantie importante pour les salariés saute, les laissant seuls
dans un face-à-face avec l’employeur. Les salariés seront donc le dos au mur face au chantage patronal.
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