Abeilles : Les géants de l’agrochimie contre-attaquent
Posté par communistefeigniesunblogfr le 18 janvier 2013
EUROPE
Les firmes défendent leurs insecticides tueurs d’abeilles
Par Sophie Chapelle (18 janvier 2013)
C’est peut-être un tournant majeur qui s’amorce
dans la bataille pour sauver les abeilles.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa)
a rendu, le 16 janvier, un avis scientifique sévère
concernant les effets sur les abeilles de trois matières
actives présentes dans des insecticides, de la famille
des néonicotinoïdes [1]. Ces molécules entrent
dans la composition de produits tels que le Gaucho
ou le Régent, interdits en France.
Le principe actif de ces nouvelles générations d’insecticides, qui se présentent sous forme de granules
ou en enrobage de semences, pénètre de façon systémique dans la plante, laquelle sécrète ensuite
le toxique tout au long de sa croissance. Les experts de l’Efsa ont identifié des risques en relation
avec trois principales voies d’exposition des insectes :
par le pollen et le nectar des cultures traitées avec ces produits ;
par les poussières produites lors du semis ;
et par les gouttelettes d’eau imprégnées de pesticides auquel s’abreuvent parfois les abeilles.
Contre-attaque des industriels de la chimie
Le groupe allemand Bayer, producteur de pesticides comportant les néonicotinoïdes incriminés, s’est
immédiatement fendu d’un communiqué. Convaincu que ses produits ne présentent
« aucun risque inacceptable », le groupe met en garde contre « une interprétation abusive du principe
de précaution » et pointe d’autres facteurs responsables du déclin de la population des abeilles
comme un acarien parasite de l’espèce Varroa.
Quelques jours plus tôt, Bayer avait rendu public un rapport avec la firme Syngenta, chiffrant
les bénéfices des néonicotinoïdes à 4,5 milliards d’euros par an pour l’économie européenne et estimant
que leur abandon coûterait 50 000 emplois agricoles. C’est oublier que l’abeille est à l’origine
de la pollinisation d’un grand nombre des aliments que nous mangeons aujourd’hui.
« Sans abeilles, nous n’aurions plus de kiwis, plus de melons, plus de salades, plus de courgettes… »
confiait Olivier Belval de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) en 2010 à Basta !.
A (re)voir : Abeilles : le massacre autorisé
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