Le Ministre et la lutte des classes
Posté par communistefeigniesunblogfr le 11 janvier 2013
Le Ministre et la lutte des classes
Par Camille Peugny pour Alternatives Economiques
Visiblement, pour le Ministre du Budget, parler
de « classes sociales » semble constituer le comble
du ridicule. En affirmant fièrement, face à Jean-Luc
Mélenchon, lors d’un débat télévisé, qu’il n’avait
jamais cru à la « lutte des classes », Jérôme Cahuzac,
croyant sans doute faire assaut de modernité, a en
réalité révélé l’incapacité des socialistes à penser
la conflictualité du social, ou du moins à la traduire
en choix politiques.
Inutile, ici, de jouer aux exégètes de Marx : l’essentiel
est ailleurs. Chacun sait que loin de diminuer, le nombre
d’employés et d’ouvriers augmente, même si leur
proportion diminue légèrement au sein de la population active.
Sans même comptabiliser les chômeurs ou les retraités, la France comptait en 2009 treize millions d’employés
et d’ouvriers en emploi (51% des actifs occupés) contre 11,9 millions en 1989 (55% des actifs occupés).
Certes, cette vaste catégorie des « salariés d’exécution » rassemble en son sein des situations contrastées.
Certes, il existe toute une stratification interne aux classes populaires, en termes de revenus, de capital
culturel, d’âge ou d’origine. Mais parmi eux, nombre de « perdants » de la mondialisation, insuffisamment
dotés en ressources permettant de faire face à la concurrence de tous contre tous dans une économie
mondialisée : ouvriers de ce qu’il reste de l’industrie, employés des services à la personne qui œuvrent
dans l’ombre des vainqueurs qui achètent leur temps de travail, etc.
Évidemment, tous ne défilent pas dans la rue pour réclamer la mise à mort des contribuables les plus fortunés.
Pour autant, comment ne pas voir que la société française demeure une société de classes, au sens
où coexistent en son sein des groupes sociaux inégalement dotés et ayant des intérêts objectivement
divergents ?
[Lire la suite sur Moissac au Coeur]
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.