Du Lakota à Gaza
Posté par communistefeigniesunblogfr le 7 janvier 2013
La profonde blessure de Wounded Knee
Du Lakota à Gaza (Counterpunch)
Par Johnny Barber
Le 29 décembre est le 122ième anniversaire
du massacre de Wounded Knee.
C’est une catastrophe dont le souvenir est
encore frais dans l’esprit des peuples autochtones
d’Amérique. Chaque génération en perpétue
le souvenir.
En 1891, en faisant l’historique du massacre,
Thomas Morgan, le Commissaire aux Affaires Indiennes,
a écrit :
« Il est difficile de surestimer l’ampleur des calamités qu’a provoqué pour le peuple Sioux la disparition soudaine
des bisons. Eux qui jouissaient d’un espace illimité sont maintenant enfermés dans des réserves ; eux qui
bénéficiaient d’un approvisionnement abondant sont maintenant tributaires de subventions et fournitures
gouvernementales de plus en plus maigres. Dans ces circonstances, n’importe quel être humain serait malheureux
et agité et même agressif et violent.«
Le Commissaire Morgan ne s’attendrissait pas sur le sort des peuples natifs. Il ne faisait que décrire la réalité.
Un an avant le massacre, en octobre 1889, il avait donné par écrit ses directives concernant la population
autochtone :
« les Indiens doivent adopter les « coutumes des blancs » de gré ou de force. Il faut qu’ils s’adaptent à
leur environnement et à notre mode de vie. Notre civilisation n’est peut-être pas parfaite mais elle est ce qui peut
arriver de mieux aux Indiens. Il ne faut pas qu’ils puissent y échapper et s’ils ne veulent pas s’y plier il faut les briser.
Le tissu des relations tribales doit être détruit, le socialisme doit être anéanti et il faut leur substituer la famille et
l’autonomie individuelle.«
Le massacre de Wounded Knee est toujours décrit comme une « bataille » dont personne n’est responsable mais
s’il fallait vraiment nommer un responsable alors ce serait le Lakota qui a tiré le premier. C’est cela qui leur sert
à justifier tout ce qui s’est passé. Un siècle après les meurtres, le Congrès a présenté des excuses et exprimé
son « profond regret » pour les évènements de ce jour de 1890 où plus de 370 hommes, femmes et enfants qui
s’enfuyaient devant l’armée ont été assassinés. Mais le massacre de Wounded Knee n’est en rien une anomalie,
ni un accident. Wounded Knee c’est le symbole de toute l’histoire de la relation de l’Empire avec les peuples
autochtones.
Soldats posant devant la fosse commune
« Je ne me suis pas rendu compte à l’époque
de ce que cela signifiait. Quand je regarde en
arrière du haut de mon grand âge,
je vois les cadavres ensanglantés des femmes
et des enfants entassés ou dispersés le long
du ravin tortueux aussi clairement que quand
j’étais jeune. Et je sais maintenant que quelque
chose d’autre est mort dans cette boue sanglante
et a été enterré dans le blizzard.
Le rêve d’une peuple. C’était un rêve magnifique. » Elan Noir.
Les descendants des victimes commémorent le massacre afin d’honorer ceux qui sont tombés et de guérir
leurs communautés toujours dévastées. Les descendants des coupables refusent de reconnaître le mal
qu’ils ont fait et le mal prolifère.
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Traduction : Dominique Muselet
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