Lille, le 1er janvier 2013
2013 sera-t-elle l’année du changement ? Pourra-t-on par exemple
tolérer cette année encore que des personnes en soient réduites
à mettre leur propre vie en danger pour avoir le simple droit de rester
sur le sol français ?
Voici 2 mois que les sans papiers de Lille ont entamé une grève
de la faim pour demander leur régularisation et pour voir reconnu le droit
de leur comité à défendre les dossiers déposés en préfecture.
Voici deux mois qu’en préfecture du Nord, on reporte de semaine
en semaine les rencontres, alors que l’état de santé
des grévistes se dégrade de jour en jour.
Loin des déclarations sur l’ouverture au dialogue, les services de l’État nous donnent aujourd’hui
le sentiment de jouer la montre.
L’expulsion de deux grévistes algériens ce dimanche, à la veille du réveillon, en dépit de toute considération
sur leur état de santé, en dépit de la parole donnée sur l’absence d’expulsion des grévistes de la faim,
fait tomber les masques. Cette expulsion écœurante fait d’ailleurs suite à un jugement en appel demandé
par l’État quand une première décision de justice avait statué en faveur d’une libération des deux sans papiers.
Un préfet nommé hier par Nicolas Sarkozy poursuit aujourd’hui sous François Hollande les mêmes objectifs.
Nous mettons en garde le gouvernement qui prend une lourde responsabilité en choisissant de se placer
dans cette continuité, et lui rappelons que nous n’avons pas contribué à faire élire M. Hollande
pour ses beaux yeux, mais pour en finir avec la politique sarkozyste.
La réponse à la situation des sans papiers lillois dépasse donc le traitement administratif des dossiers
individuels par les services préfectoraux. Il y a ici un choix politique, celui de ne pas reconnaître l’injustice
faite aux sans papiers, celui de nier le caractère collectif de leur lutte.
Il faut une réponse politique et des engagements clairs pour que cesse la grève de la faim. D’urgence.
Alors certes, la grève de la faim ne fait plaisir à personne. Elle fait désordre. Mais, comme l’écrivait le prix
Nobel de littérature et pacifiste Romain Rolland, « quand l’ordre est injustice, le désordre est déjà un
commencement de justice ».
Le PCF présente ses vœux fraternels aux sans papiers en lutte, et leur souhaite de voir leurs revendications
aboutir au plus vite.
Joseph Demeulemeester, secrétaire de section de Lille du PCF