Dans l’Humanité ce jeudi :
Alerte rouge sur 29 lignes ferroviaires
29 lignes de chemin de fer, sur lesquelles circulent
230 trains par jour desservant des centaines
de villes, sont menacées par un désengagement
de l’État.
Dans l’avant-projet de loi de décentralisation,
elles ne seraient plus considérées d’intérêt national.
Lire : Ça déraille, l’éditorial de Michel Guilloux.
L’acte trois de la décentralisation doit être
un des moments forts
de la nouvelle présidence.
Le projet de loi devrait faire l’objet de derniers
arbitrages entre Noël et jour de l’An, avant d’être
soumis à la représentation nationale en février.
Une de ses dispositions met sur de bien mauvais
rails l’ambition affichée, si le débat ne prend
une tout autre ampleur d’ici là parmi tous les acteurs
concernés,
élus, syndicats et citoyens. Les élus communistes
et républicains ont tiré le signal d’alarme :
les articles relatifs aux trains interrégionaux pourraient se révéler désastreux.
Le « transfert » de leur gestion nationale
à l’échelon régional concerne plus des deux tiers de leurs dessertes
quotidiennes.
L’État s’apprêterait ainsi à lâcher 29 des 38 lignes qui, sur tout le territoire, contribuent
à des déplacements domicile-travail et au désenclavement de régions entières.
Les régions ont, malgré la droite au pouvoir, contribué à une modernisation sans précédent
des transports
ferroviaires de personnes : de Champagne-Ardenne aux Pays de la Loire, de la région Paca à la Normandie,
de Midi-Pyrénées à la Bretagne, souvent impulsée par des élus communistes au sein des majorités de gauche,
s’appuyant sur les élus locaux, les salariés, les usagers, on peut même parler de renaissance.
Et cela a été porteur
de création d’emplois
dans l’industrie ferroviaire en France même.
Mais,
là, le signal passe
au rouge : le risque
est grand d’inverser
cette tendance de progrès.
Le spectre d’abandon pur et simple de liaisons, de par l’absence d’entretien
et d’investissement par RFF,
la SNCF et l’État, de privatisation d’autres lignes et d’augmentation
des tarifs s’avance ici.
Au lieu de s’appuyer sur
une réussite, le risque serait grand d’une régression.
Le germe apparaîtrait d’une division entre régions
là où l’État, et encore plus lorsque la gauche est
au pouvoir,
devrait être le garant de l’égalité d’accès
au service public de transport et de traitement
sur l’ensemble
du territoire national.
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