Vous qui volez au secours de Gérard Depardieu, dans quel pays et quel monde vivez-vous ?
Posté par communistefeigniesunblogfr le 31 décembre 2012
Exil fiscal de Depardieu :
« Permettez aux syndicalistes que nous sommes d’exprimer notre rage »
Vous qui volez au secours de Gérard Depardieu, dans quel pays
et quel monde vivez-vous ?
Depardieu décide de s’exiler pour des raisons fiscales en Belgique,
un premier ministre juge cette attitude minable, et le débat s’emballe…
Par Patrick Brody, Gérard Billon, Raymond Vacheron,
Jean-Claude Branchereau, Jean-Claude Mamet,
syndicalistes CGT.
C’est quelquefois autour de faits divers qu’émergent des débats politiques de fond qui traversent la société.
Marie-Antoinette souleva le peuple français, en lançant son méprisant: « Qu’on leur donne de la brioche. »
Plus récemment, c’est un pauvre vendeur à la sauvette, brutalisé par la police de Ben Ali qui déclencha
la révolution tunisienne. Ce qui est posé à travers l’affaire Depardieu, acteur de talent et populaire, c’est
le comportement indécent des très riches, alors que l’accroissement des inégalités atteint un point jamais
vu depuis 1945.
En effet, l’écart entre les très, très riches et l’appauvrissement des classes populaires se creuse de plus en plus.
La peur du lendemain taraude ces mêmes classes. De ce point de vue, permettez aux syndicalistes que nous
sommes, nous qui luttons au quotidien pour la justice sociale, de nous immiscer dans ce débat pour dire notre
écœurement, notre rage à ceux qui viennent au secours de Gérard Depardieu. Florilège non exhaustif.
Charles Berling nous assène: « Il fait ce qu’il veut de son argent. » (Ah bon, quelqu’un l’en a empêché ?)
« Le procès qu’on lui fait, c’est du maccarthysme », enfin, « Catherine Deneuve, qui est une grande dame, a eu
le mot parfait ».
Diantre, qu’a-t-elle pu nous dire ? Toute tremblante, Catherine s’interroge : « Qu’auriez-vous fait en 1789 ? »
Notons que les mêmes propos sont repris par le lunetier Afflelou le lendemain. Nous sommes héritiers des sans-culottes
Madame, et nous ne regrettons pas l’Ancien Régime où les paysans étaient tyrannisés par l’impôt. Quant à Stéphane
Guillon, il nous balance comme un banal Jean-François Copé: « Le salaud de riche est dangereux. » On pourrait continuer
car les soutiens à la figure emblématique du cinéma français sont nombreux.
Mais bon sang, dans quel pays vivez-vous ? Dans quel monde êtes-vous ? Êtes-vous coupés
à ce point des réalités du quotidien de la population pour ne pas vous apercevoir que vos propos sont outrageants,
blessants, révoltants au regard de ce que vivent des millions de concitoyens qui sont aussi parfois votre public ?
En deux mots, leurs conditions d’existence sont celles-ci :
- 8 millions de pauvres, salariés ou pas, à moins de 854 euros !
- 3 millions de salariés au Smic (1 121 euros net)!
- 5 millions de chômeurs, développement à outrance de la précarité du salariat, etc.
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