Enfumage : Pour justifier son choix de ne pas nationaliser Florange, Jean-Marc Ayrault refait l’histoire des nationalisations
Posté par communistefeigniesunblogfr le 9 décembre 2012
Décryptage :
quand Jean-Marc Ayrault change l’histoire des nationalisations
Pour expliquer pourquoi le gouvernement n’a pas choisi
de nationaliser Florange, Jean-Marc Ayrault prend appui,
ce dimanche, sur les nationalisations de 1981 qui,
à l’entendre, n’ont pas empêché « les dizaines de milliers
d’emplois supprimés ».
Il oublie de dire que le tournant de la rigueur de 1984 est en grande partie responsable. Contre-point.
- Ce qu’affirme Jean-Marc Ayrault
« Sur la nationalisation, reprenons l’histoire« , explique -t-il dans un entretien au Journal du dimanche.
« Sous Giscard, en 1978, Sacilor annonce 22.000 suppressions d’emplois et l’État prend son contrôle. En 1982,
François Mitterrand nationalise la sidérurgie. Et en 1984, le plan Mauroy, sévère, se fait sous le régime
de la nationalisation. En 1995, quand Alain Juppé privatise Usinor-Sacilor, 75.000 emplois auront été
supprimés en 20 ans dans la sidérurgie« . Le premier ministre sous-entend que les nationalisations n’ont en
rien changé la donne, voire l’ont empiré. Selon lui, l’histoire vient en appui
de la stratégie actuelle du gouvernement de ne pas nationaliser Florange, qui aurait coûté « 1 milliard d’euros »
« pour un résultat hypothétique en matière industrielle et en termes d’emplois ».
- Ce que lui répond Jean-Christophe Le Duigou, économiste, syndicaliste
Dans l’Humanité, Jean-Christophe Le Duigou revient sur les nationalisations et la sidérurgie :
« La loi de nationalisation de 1981 a permis d’intégrer dans le secteur public les cinq premiers groupes industriels
français (Compagnie générale d’électricité, Péchiney, Rhône-Poulenc, Saint-Gobain et Thomson), trente-neuf
banques et deux compagnies financières. Elle a concerné 670 000 salariés. Ces nationalisations avaient
un caractère stratégique et intervenaient dans des secteurs qui n’étaient pas en difficulté. En nationalisant
simultanément des segments clés de l’appareil productif et du système financier, l’État se donnait les moyens
d’intervenir massivement et directement dans le fonctionnement de l’économie. Il voulait orienter plus facilement
les choix industriels et réduire le poids des contraintes financières dans les décisions des entreprises.
Pendant la période 1982-1984, les entreprises du secteur public ont contribué au soutien de l’investissement
et à la progression de la recherche industrielle. L’investissement des entreprises publiques a représenté ainsi
près de 35 % de celui de l’ensemble des entreprises alors que leur valeur ajoutée était inférieure à 20 %
de cet ensemble. Dans un premier temps les négociations avec les pouvoirs publics ont permis des avancées
sociales, notamment en matière d’emploi et de formation.
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