Renault : Plan d’austérité pour les salariés assorti d’un chantage à l’emploi
Posté par communistefeigniesunblogfr le 17 novembre 2012
CHANTAGE À L’EMPLOI
Comment Renault se prépare à démanteler ses usines en France
Par Ivan du Roy (15 novembre 2012)
Officiellement, la direction de Renault s’engage
à ne pas fermer d’usines en France
si les syndicats acceptent de conclure un nouvel
accord sur la compétitivité. Un accord qui ressemble
davantage à un véritable plan d’austérité
pour les salariés, assorti d’un chantage à l’emploi.
Ou comment mettre en concurrence ses ouvriers
français, espagnols, britanniques ou roumains,
pour promouvoir des régressions sociales
généralisées.
De leur côté, les dirigeants et les actionnaires, dont l’État, continuent d’en profiter.
La direction de Renault « pourrait s’engager à ne pas fermer d’usine en France, malgré un marché européen
sans véritable croissance ». Le communiqué, publié ce 13 novembre [1], est repris tel quel par plusieurs médias,
avec plus ou moins de nuances. Et place les syndicats devant un choix cornélien : accepter les exigences
de la direction en matière de compétitivité et de précarité – et espérer préserver les emplois – ou refuser
le chantage et risquer le démantèlement des usines françaises. En jeu : l’avenir des 37 000 salariés de la firme
au losange dont, en première ligne, deux tiers d’ « agents de production » – ouvriers en langue managériale –
et de techniciens.
Pour mettre en concurrence ses sites de production, Renault profite pleinement de sa nouvelle dimension internationale.
Qu’importe si les salariés refusent ici les nouvelles règles. D’autres les accepteront ailleurs aux dépens des premiers.
C’est ce qui est en train de se passer en Espagne. La direction de Renault a proposé aux 7 000 salariés de ses trois
usines espagnoles (Palencia, Valladolid et Séville) d’assurer la fabrication d’un nouveau modèle qui sortira au printemps
2013 et d’augmenter les capacités de production pour la fabrication de la Mégane et de boîtes de vitesses. Avec, à la clé,
promet-on, l’embauche de 1 300 personnes. Une aubaine dans un pays qui compte désormais 25% de chômeurs.
Ces Français qui coûtent trop cher
Mais il existe un revers à cette médaille. En échange, la direction demande aux syndicats d’accepter un gel des salaires
pendant trois ans tout en augmentant la durée annuelle de travail de 5 jours, de réduire de moitié les primes
pour le travail de nuit, le samedi et les jours fériés, et de payer les nouveaux employés à 65% du salaire initial.
Bref, un véritable plan d’austérité, assorti d’un chantage à l’emploi, imposé aux salariés. Un accord en ce sens a été
signé le 8 novembre avec les trois syndicats majoritaires (UGT, Commissions ouvrières et la Confédération des cadres).
Photo : DR
Publié dans Austerite, Chomage, ECONOMIE, Emplois, Exploitation, Salaires, SOCIAL | Pas de Commentaire »