La crise : analyse de Samir Amin

Posté par communistefeigniesunblogfr le 16 novembre 2012

 

« Le capitalisme entre dans sa phase sénile »

 

La crise : analyse de Samir Amin dans ECONOMIE capitalisme

Samir Amin

« La pensée économique néoclassique est une malédiction

pour le monde actuel. »

Samir Amin, 81 ans, n’est pas tendre pour plusieurs

de ses collègues économistes. Et encore moins pour

la politique des gouvernements.

« Économiser pour réduire la dette ? Des mensonges

délibérés » ; « Régulation du secteur financier ?

Des phrases creuses. »

Il nous livre son analyse au scalpel de la crise économique. (revue Solidaire)

Oubliez Nouriel Roubini, alias Dr Doom, l’économiste américain devenu célèbre pour avoir prédit en 2005

le tsunami du système financier. Voici Samir Amin, qui avait déjà annoncé la crise au début des années 1970.

« A l’époque, des économistes comme Frank, Arrighi, Wallerstein, Magdoff, Sweezy et moi-même avions dit

que la nouvelle grande crise avait commencé. La grande. Pas une petite avec des oscillations comme il y en

avait eu des masses auparavant, rappelle Samir Amin, professeur honoraire, directeur du Forum du Tiers Monde

à Dakar et auteur de très nombreux livres traduits dans le monde entier. On nous a pris pour des fous.

Ou pour des communistes qui prenaient leur désir pour des réalités. Tout allait bien, madame la marquise…

Mais la grande crise a bien commencé à cette époque, et sa première phase a duré de 1972-73 à 1980. »

Parlons d’abord de la crise des cinq dernières années. Ou plutôt des crises : celle des subprimes,

celle des crédits, des dettes, de la finance, de l’euro… Qu’en est-il maintenant ?

Samir Amin. Quand tout a explosé en 2007 avec les crise des subprimes, tout le monde est resté aveugle.

Les Européens pensaient : « Cette crise vient des États-Unis, nous allons l’absorber rapidement ». Mais, si la crise

n’était pas venue de là, elle aurait débuté ailleurs. Le naufrage de ce système était écrit, et dès les années 1970.

Les conditions objectives d’une crise de système existaient partout. Les crises sont inhérentes au capitalisme,

qui les produit de manière récurrente, à chaque fois plus profonde. Il ne faut pas appréhender chaque crise

séparément, mais de manière globale.

Prenez la crise financière. Si on se limite à celle-ci, on ne trouvera que des causes purement financières, comme

la dérégulation des marchés. En outre, les banques et institutions financières semblent être les bénéficiaires majeurs

de cette expansion de capital, ce qui rend plus facile de les pointer comme uniques responsables. Mais il faut rappeler

que ce ne sont pas seulement les géants financiers, mais aussi les multinationales en général qui ont bénéficié

de l’expansion des marchés monétaires. 40 % de leurs profits proviennent de leurs opérations financières.

Quelles ont été les raisons objectives au déclenchement de la crise ?

[Lire la suite sur Le Grand Soir]

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