Le ras-le-bol des peuples d’Europe
Posté par communistefeigniesunblogfr le 15 novembre 2012
Ce jeudi dans l’Humanité :
le ras-le-bol des peuples d’Europe
Cent trente défilés en France, manifestation historique
au Portugal, grève massive en Espagne, la journée
d’action coordonnée dans toute l’Europe hier a fait
entendre un puissant refus des politiques antisociales.
Retrouvez nos reportages et paroles de manifestants.
Et l’éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin : Mais regardez donc !
Contre la lente agonie des avenirs communs, contre l’atomisation
sociale qui ruine et désenchante tout un continent, contre
le libéralisme monétisé (en euros) sur toutes les activités humaines,
contre le déclassement et l’anéantissement progressif
de l’être-ensemble européen, les peuples se sont donc levés, hier,
dans 23 pays, à l’appel de la Confédération européenne des syndicats.
Le « non à l’austérité » a résonné dans toutes les langues et son écho
grandissant et grondant, de l’Espagne au Portugal, de l’Allemagne à
l’Italie, de la Grèce à la France, a réjoui tous ceux qui savent que, sans des mobilisations d’ampleur,
nous n’imposerons pas à nos gouvernants le retour à la raison. Chaque jour, les signes de résistances convergentes
montrent que les peuples refusent leur propre mise en concurrence. Les grèves générales coordonnées en Espagne
et au Portugal, points d’orgue de la journée, n’étaient-elles pas, d’ailleurs, le meilleur exemple pour passer
de la résistance à l’offensive ?
Mais regardez donc, dirigeants européens, et prenez la mesure de ce qui s’est passé hier : un moment de l’histoire
sociale des peuples ! Oui, les syndicats se sont mis d’accord, dans tous les pays européens, pour dénoncer ensemble
les politiques de choc austéritaire, dans un même mouvement et le même jour. L’acte, aussi puissant que symbolique,
jette des passerelles désormais visibles pour atteindre d’autres horizons afin d’être entendus par ceux qui nous mènent
tout droit dans le mur.
Voici les cris des Portugais : « Ils ont privatisé l’eau, ils nationalisent la faim ! »
Frémissons devant ces paroles d’Espagnols : « L’austérité est une histoire sans fin qui donne faim ! »
Le cercle vicieux de l’austérité conduit au pire. Réduire aveuglément les budgets, partout, provoque moins d’activité, donc
plus de chômage, plus de misères, plus de paupérisation, donc moins de salaires, moins d’impôts, moins de croissance…
La preuve par l’absurde ? Nous avons appris hier que l’économie grecque, en récession depuis bientôt six ans et soumise
par l’UE et le FMI à une saignée sans précédent, s’était enfoncée un peu plus dans la dépression au troisième trimestre.
L’activité a chuté de 7,2 %, contre 6,3 % au trimestre précédent. L’horreur sociale grecque tient en un chiffre :
depuis 2009, le PIB a chuté de 20 %. Cette « grande dépression » a mis au chômage plus d’un actif sur quatre.
Le vampirisme des financiers s’abat depuis sur le Portugal et l’Espagne. Comment ne pas comprendre que tout cela va
mal finir ?
Une question brûle les lèvres : la France prend-elle le même chemin ?
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