Le Sénat ne sera pas une chambre d’enregistrement !
Posté par communistefeigniesunblogfr le 10 novembre 2012
Les sénateurs du PCF veulent être entendus
(analyse)
Les sénateurs PCF Eliane Assassi et Pierre Laurent, avec André Chassaigne,
chef de file des députés Front de gauche
Le rejet de la loi de programmation des finances
publiques par le Sénat témoigne que, si la gauche
est majoritaire, la place des élus PCF empêche
qu’il soit une chambre d’enregistrement.
Au Sénat, un nouveau texte gouvernemental a été rejeté
en séance dans la nuit de mercredi. À la Chambre haute,
contrairement à l’Assemblée nationale, les votes de chaque
groupe parlementaire comptent, le PS n’y détenant pas de majorité absolue.
Une nouvelle fois, les sénateurs communistes ont voté contre le texte, empêchant son adoption.
Le projet de loi de programmation des finances publiques (PLPFP), comme son nom l’indique, fixe une orientation
pluriannuelle aux budgets. Celui soumis au Parlement cette année intégrait les orientations imposées par le traité
budgétaire européen, c’est-à-dire la priorité à la réduction des déficits publics. En clair : l’austérité.
C’est ce texte qui prévoyait de ramener à marche forcée le déficit public à 3 % du PIB en 2013 et jusqu’à 0,3 %
en 2017.
« nous travaillons à ce que la gauche réussisse »
Jeudi matin, les responsables socialistes ne faisaient pas dans la dentelle en réaction au vote de la nuit.
Pour le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, « il y a ceux qui sont dans la majorité et ceux
qui ne le sont pas, donc ils ont décidé d’unir leurs voix ». Cet argument, visant à laisser penser que, contre
le gouvernement, communistes et UMP formeraient une opposition soudée, avait déjà été entendu lors du rejet
de la proposition de loi Brottes sur l’énergie. Il est pourtant contesté par tous les responsables communistes,
à l’instar d’Éliane Assassi, présidente du groupe communiste républicain et citoyen (CRC) au Sénat :
« Nous appartenons à la majorité parlementaire et nous travaillons à ce que la gauche réussisse », rappelait-elle
hier matin sur Public Sénat.
« nous ne sommes pas dans une position rigide »
Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, estimait, pour sa part, que « les élus
communistes devraient s’inspirer de ce que nous faisons aujourd’hui pour discuter, pour essayer d’amender,
pour essayer de travailler avec nous plutôt que d’être dans une opposition qui est en train de se marquer trop
fortement », alors qu’il y a peu Éliane Assassi regrettait à l’inverse que : « certains membres du gouvernement
utilisent nos votes sans pour autant nous entendre, nous recevoir, travailler avec nous en amont sur les textes
importants » (l’Humanité du 2 novembre 2012). À son crédit, le rejet du PLPFP ne peut pas être considéré comme
une surprise. Voter pour ce texte dicté par le traité budgétaire, auquel les communistes s’étaient opposés, serait
apparu pour le moins incohérent. « Nous voulons que la gauche réussisse, or aujourd’hui cette loi de programmation
nous inscrit dans une politique d’austérité qui va nous mener à la récession, c’est-à-dire à un chômage de masse,
donc nous votons contre cette loi », expliquait la députée Marie-George Buffet.
Le rejet d’un texte gouvernemental risque-t-il de se reproduire ?
« Oui, cette situation peut potentiellement se renouveler (…) mais nous ne sommes pas non plus dans une position
rigide face au gouvernement », estime Éliane Assassi. Prochain rendez-vous : l’examen cette semaine du projet
de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS). Les communistes ont déjà averti que, faute d’amendements
importants, ils s’opposeraient à son adoption.
[Lire la suire sur humanite.fr]
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