Amiante : Le jugement des empoisonneurs n’a toujours pas eu lieu
Posté par communistefeigniesunblogfr le 14 octobre 2012
PROCÈS PÉNAL
Les responsables des 100 000 morts de l’amiante seront-ils traduits
en justice ?
Par Nolwenn Weiler (11 octobre 2012)
16 ans après le premier dépôt de plainte, les dizaines
de milliers de victimes de l’amiante attendent toujours
un procès pénal.
Le jugement de ceux qui les ont empoisonnés n’a
toujours pas eu lieu.
En Italie, deux dirigeants de la société Eternit ont écopé
de 16 ans de prison. De ce côté-ci des Alpes, la justice
traîne, faute de moyens et de soutiens politiques.
Le nouveau gouvernement osera-t-il mettre fin
à cette scandaleuse impunité ?
Silence au ministère de la Justice. Interpellée par les associations de défense des victimes de l’amiante sur la tenue
d’un procès pénal, Christiane Taubira demeure pour l’instant muette [1]. 16 ans que ce silence judiciaire perdure…
16 ans, c’est le temps qui s’est écoulé depuis le dépôt des premières plaintes contre X pour « empoisonnement et
homicide involontaire » par l’Andeva, l’Association nationale des victimes de l’amiante. L’association continue de demander
inlassablement la tenue d’un grand procès pénal de l’amiante, à l’image du procès du sang contaminé.
« On parle de 3 000 à 4 000 morts par an. Ce n’est donc pas une mince affaire » , rappelle Roland Hottelard, président
de l’association en Loire-Atlantique (Addeva 44). Voir le visage de leurs empoisonneurs, alors que les dangers liés
à l’amiante étaient connus et documentés, voilà ce que souhaitent les victimes et leurs familles. Malgré l’attente
d’un procès pénal, ils n’en sont pas à leur première bagarre – et victoire – judiciaire.
A Saint-Nazaire, salariés victimes de l’amiante et veuves de travailleurs décédés viennent chaque jour à la maison Henri
Pézérat (du nom du toxicologue qui fut l’un des premiers lanceurs d’alerte sur l’amiante dans les années 70). En cette
matinée du 24 septembre, c’est la commission « Anxiété » qui se réunit. D’anciens salariés des chantiers de l’Atlantique
sont occupés à vérifier le contenu des dossiers qui doivent être déposés d’ici juin. Reconnu en mai 2010 par la Cour
de cassation, le préjudice d’anxiété permet aux travailleurs exposés à l’amiante d’obtenir une indemnisation
par les Prud’hommes pour l’angoisse causée par le risque de développer une maladie grave due à cette fibre tueuse.
« Quand on a travaillé dans l’amiante, on vit avec une épée de Damoclès au dessus de la tête, explique Roland Hottelard.
On stresse à chaque bronchite. Ou à chaque fois qu’un ancien collègue décède. »
100 000 travailleurs concernés
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