« les enfants aussi sont touchés par la pauvreté »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 15 septembre 2012
Julien Lauprêtre à la Fête de l’Humanité :
« les enfants aussi sont touchés par la pauvreté!»
Président du Secours populaire depuis 1958,
l’ancien résistant est toujours présent à la Fête
et insiste cette année sur la place de l’enfance
dans le traitement de la pauvreté.
Sur quoi voulez-vous mettre l’accent cette année à la Fête de l’Humanité ?
Sur l’enfance et les souffrances croissantes qu’endure cette population… Souffrance mise en lumière par une enquête
récente que nous avons menée avec l’institut Ipsos. Grâce aux Olympiades de la solidarité, nous avons pu faire partir
beaucoup d’enfants en vacances, et nous avons développé un grand mouvement de solidarité avec le projet enfants
« Copains du monde », où l’amitié prévaut, ce qui est très bien dans le contexte actuel où le racisme et l’antisémitisme
gagne du terrain. Dès le plus jeune âge ils doivent faire face à des responsabilités anormales pour cet âge, ils sont
inquiets sur l’avenir qui les attend. Au-delà de ça, c’est 2 millions et demi de personnes qui ont reçu l’aide du Secours Pop
l’an dernier, dont 150 000 jeunes, population pour qui solliciter une aide est une démarche encore plus délicate que pour
des adultes.
Avoir une majorité présidentielle de gauche change-t-il les choses pour le Secours Populaire ?
Pas vraiment, il faudra attendre quelques années avant de pouvoir se rendre compte. Nous gardons la même double
orientation, c’est-à-dire d’être l’avocat des pauvres dont nous recueillons les souffrances notamment à travers des cahiers
de doléances, et de se faire l’aiguillon des pouvoirs politiques qui doivent se rendre compte du raz-de-marée de misère
qui s’abat sur notre pays.
Il y a une allée Missak Manouchian à la Fête. Pouvez-vous nous dire un mot de cette grande
figure de la résistance ?
Vous savez, je crois être la dernière personne encore vivante à avoir vu Manouchian avant qu’il soit fusillé… Je pense
à lui tous les jours. J’avais 17 ans à l’époque, j’ai passé 8 jours en novembre 1943 emprisonné avec le groupe. J’en ai
gardé un souvenir bouleversant. Il me réconfortait alors que je n’arrivais à penser qu’à ma compétition de natation
que j’allais manquer, tandis qu’il savait qu’il allait être fusillé… Je n’étais qu’un gosse. C’est un souvenir bouleversant
qui a marqué ma vie.
Voir aussi :
Stand du Secours Populaire, «Toujours plus de solidarité!»
Clémence Mary
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