Renégocier le TSCG, c’est indispensable pour l’Europe
Craignant l’émergence « d’une crise majeure et de favoriser le repli national »
en Europe en cas d’adoption du Traité sur la stabilité, la coopération
et la gouvernance (TSCG), Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS de Paris,
ancienne ministre et vice-présidente du Parlement européen, appelle
les parlementaires français à voter contre ce traité en l’état. Selon elle,
« il y a d’autres voies, il existe des stratégies de réorientation profonde
de l’Union européenne ».
On nous dit, une fois de plus, qu’il n’y aurait aucune alternative et que pour sauver l’euro et l’Europe, qu’il faudrait ratifier
ce traité. Et si c’était l’inverse, et si en acceptant d’amplifier les dérives des actuelles politiques on creusait la tombe du projet
européen. En réalité, il y a d’autres voies, il existe des stratégies de réorientation profonde de l’Union européenne. Elles
passent par le refus du traité et sa renégociation.
Qu’y a-t-il dans ce traité, négocié entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ?
Ce traité installe une austérité durable et prive les peuples des choix sur le cadre budgétaire et macro-économique, ce qui va
brider la croissance et ne remet pas en cause la concurrence sauvage, les dumpings. Il impose de fait la règle d’or
et le durcissement du pacte de stabilité, l’austérité renforcée et permanente. C’est se priver de toute relance budgétaire
contracyclique pour soutenir la croissance. C’est poursuivre, en pire, le chemin qui a déjà conduit à la terrible situation actuelle,
alors qu’il y a urgence à changer.
Le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) met en place un système de sanctions automatiques,
il organise une perte de l’autonomie budgétaire des États et fait peser de lourdes menaces sur nos régimes sociaux.
La Commission européenne pourra, avant ou pendant que les parlements nationaux examinent les projets de lois de finances,
demander les inflexions lui paraissant nécessaires pour limiter les déficits. Les gouvernements seront contraints d’instaurer
sur la base des principes agréés par la dite commission, un mécanisme de correction automatique en cas de dépassement.
C’est la généralisation progressive des programmes « d’assainissement » comparables au mémorandum actuel
pour la Grèce et l’Espagne.
Ce traité est dangereux et nous conduit dans le mur
Vu sur PCF Grésivaudan
Article original sur blogs.mediapart.fr
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