Accueil d’urgence : À Rouen comme ailleurs, le 115 ne répond plus (reportage)
Posté par communistefeigniesunblogfr le 20 août 2012
Exclusion
La vacance indigne de l’accueil d’urgence
En été, 70 % des appels au 115 n’aboutissent pas.
Ce chiffre plus élevé qu’en hiver révèle les limites
de la gestion saisonnière de l’hébergement des sans-abri.
Reportage à Rouen, où un collectif se bat pour obtenir
des places toute l’année.
Chaque soir, vers 17 heures, c’est le même rituel. «Appeler, appeler et appeler encore le 115 pour ne pas dormir dehors»,
explique Shanon, enceinte de huit mois. «Cela peut durer deux heures avant d’avoir quelqu’un au bout du fil», explique la jeune
femme en mimant machinalement la composition du numéro comme si elle faisait un signe de croix. En cette période du 15 août,
joindre le service qui centralise les demandes d’hébergement est une véritable loterie.
À Rouen, comme ailleurs, le 115 ne répond plus. Quand, par chance, il décroche, bien souvent, «il n’y a plus de places».
Et si, par mauvaise fortune, elle se voit opposer un refus le vendredi, veille de week-end, c’est parti pour trois jours de débrouille.
Shanon, qui connaît « la douleur des nuits froides de Rouen l’été », trouve alors refuge aux urgences de l’hôpital.
Certains ne prennent plus la peine d’appeler
Elle n’est pas la seule. Dans cette préfecture de Haute-Normandie, 40 à 70 des appelants restent chaque jour sans solution,
confirmant la récente enquête de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), selon laquelle
70 % des demandes d’hébergement faites au 115 au mois de juillet n’ont pas donné lieu à un hébergement. Sur les cinq mois d’hiver,
ce taux atteint à peine 50 %.
« Ces statistiques ne recensent que les appelants, mais combien se découragent et ne prennent même plus la peine d’appeler ? »
interroge Esteban, militant du Collectif 76 des salariés du social et du médico-social. Avec d’autres travailleurs sociaux, « excédés
de voir les conditions d’accueil d’urgence se dégrader », ils occupent, avec le soutien du Réseau Éducation sans frontière et du DAL,
depuis deux mois la Maladrerie.
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Manif à rouen le 5 septembre Le Collectif 76 des salariés du social et du médico-social a reçu une assignation
en justice pour le 22 août concernant son occupation depuis 63 jours de la Maladrerie. Largement soutenu
(SUD santé sociaux, DAL, RESF, CGT-Apave, LDH, PG, NPA, Fase…), ce collectif ne compte pas baisser la garde.
Il demande l’augmentation des places d’hébergement dans le département et l’organisation d’une table ronde
avec l’ensemble des acteurs locaux. Une manifestation de soutien est prévue le 5 septembre.
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