Manolis Glezos, combattant antifasciste et député de Syriza : « Nous devons sortir de l’esclavage du capital »
Posté par communistefeigniesunblogfr le 27 juin 2012
Manolis Glezos est un combattant infatigable au long cours, député de la Coalition de la gauche radicale (Syriza)
et célèbre pour l’action qui a donné le coup d’envoi à la Résistance en 1941, lorsqu’il arracha le drapeau nazi
planté par les forces d’occupation allemandes sur l’Acropole d’Athènes.
Manolis Glezos note que, même si la coalition de gauche n’a pas remporté les élections législatives, elle a quand même
connu une victoire car pour la première fois apparaît une gauche qui « ne veut pas conduire le peuple, mais marcher à ses côtés ».
Il assure vouloir que la Grèce reste dans les institutions européennes, mais avec un autre modèle,
l’Europe des peuples et non celle des multinationales.
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Manolis Glezos avec Alexis Tsipras. Foto Fotis Vrotsis
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A presque 90 ans, vous êtes toujours un militant de gauche de premier plan.
Comment évaluez-vous les résultats électoraux obtenus par Syriza le 17 juin ?
Je pense que notre défaite est due à trois raisons principales : la première, que tout le monde connait, a été la forte pression
à laquelle nous avons été soumis de la part des médias et des dirigeants européens ont fait tout ce qui a été en leur pouvoir
pour terroriser les gens face à la perspective d’une victoire de Syriza. La seconde raison est qu’en Grèce, il n’y a pas de vote
par correspondance, et une grande partie des électeurs sont inscrits sur leurs lieux de naissance, et qu’ils doivent donc aller
voter là-bas. Ces deuxièmes élections en un peu plus d’un mois, ont fait que beaucoup de nos gens n’ont pas pu aller voter
par manque d’argent pour le voyage. D’où la forte abstention. Et troisièmement, beaucoup de dirigeants de Syriza message
ou n’ont pas tenu un discours homogène ou n’ont pas réussi à bien l’expliquer, surtout dans le domaine économique, ce qui a
été exploité par les médias pour tromper les gens, en présentant des messages fragmentés ou apparemment contradictoires.
Mais malgré tout cela, ces élections ont été une victoire pour Syriza. C’est la naissance d’une nouvelle gauche, qui n’a rien à voir
avec les courants idéologiques du XXe siècle. La nouvelle gauche ne veut pas conduire le peuple, mais marcher à ses côtés,
en cherchant tous ensemble les solutions dont on a besoin, pour arriver au pouvoir tous unis.
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Combien de temps faudra-t-il pour qu’éclate la colère sociale contre la politique du nouveau gouvernement,
dirigé par le parti conservateur Nouvelle Démocratie ?
Il est difficile de mettre une date. Comme c’est la première fois qu’on assiste à une percée si importante de la gauche, je pense
que les puissances internationales ne vont pas faciliter les choses pour le mouvement populaire et vont essayer de le freiner
par des concessions au nouveau gouvernement. Certes, nous recevrons plus d’aide que prévu, pour essayer ainsi de marginaliser
la gauche. Mais cela signifiera que nous serons enchaînés à la dette pour plus d’une décennie. Peut-être les retraites
et les salaires ne seront pas abaissés pour éviter les manifestations, mais l’avenir de notre peuple sera de toute façon hypothéqué.
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Quelle sera l’attitude de Syriza dans cette nouvelle étape ?
Nous sommes prêts à combattre, au Parlement et dans la rue. Nous dévoilerons ce qui se passe vraiment en Grèce. Nous allons
nous concentrer sur la reconquête de la souveraineté de l’État grec. Nous n’avons pas besoin de sauveurs, ni des prêteurs
ni des marchés. Nous ne sommes pas en train de dire qu’il faut nous isoler, notre politique est avec l’Union européenne.
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Vos positions sur l’Union européenne sont parfois ambiguës. Pourriez-vous préciser si vous êtes favorables ou non
à une poursuite du chemin dans les institutions européennes ?
Auteur
Traduit par Fausto Giudice
Merci à Tlaxcala
Source : http://www.gara.net/paperezkoa/20120625/348699/es/Tenemos-que-salir-esclavitud-capital
Date de parution de l’article original : 25/06/2012
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