Refuser le pacte d’austérité
Posté par communistefeigniesunblogfr le 26 juin 2012
Le sommet européen de cette fin de semaine doit à nouveau discuter
du traité initié par M. Sarkozy et Mme Merkel. Celui-ci est un sévère
corset contre les peuples. Il oblige les États à réduire drastiquement
les investissements humains, sociaux et publics. De ce point de vue,
il est encore plus dur que le traité de Maastricht.
Pire, ce traité d’austérité budgétaire oblige les États à inscrire dans
leur constitution, « l’auto-obligation » de réduire les dépenses publiques
et de se placer sous le contrôle direct de la Commission de Bruxelles.
Ce contrôle des finances publiques concernerait l’État, le budget de la sécurité sociale et aussi ceux des collectivités territoriales.
Ainsi, avec ce texte, c’est l’austérité permanente : moins de crédits pour l’école ou la santé, la voie ouverte à une privatisation
de tout ou partie de la protection sociale, des moyens réduits pour les communes, départements ou régions. Le Président,
F. Hollande, lorsqu’il était candidat, a contesté ce texte et s’était engagé à le renégocier. C’est d’ailleurs la proposition numéro 11
de son programme. Depuis, il n’a évoqué que l’ajout d’un volet baptisé « croissance ».
En fait, ce qui s’est discuté à Rome, il y a quelques jours, avec les responsables italien, espagnol et allemand, ne porte que sur
l’activation d’un accord décidé le 30 janvier dernier, lors d’un sommet européen et qui serait maintenant baptisé
« pacte de croissance ». Les dirigeants européens font mine de reprendre les mots de F. Hollande.
En vérité, il ne peut y avoir de relance efficace de l’économie sans progrès social. Or, les instances européennes
sauvent les banques pour mieux détruire les acquis sociaux.
Les propositions, au nombre de quatre, restent en effet bien maigres, au moment où l’Espagne et l’Italie sont violemment
attaquées par les marchés financiers. Il s’agirait d’utiliser les crédits des fonds structurels non dépensés, de mettre en place
une taxe sur les transactions financières, de créer des bons d’obligation pour racheter des dettes, d’augmenter le capital de
la Banque européenne d’investissements. Rien n’est envisagé pour augmenter le pouvoir d’achat. Rien non plus pour
faire de la Banque centrale européenne une banque publique au service de la relance et de l’emploi.
Il n’y a pas de solution efficace contre cette guerre que mènent les ogres de la finance contre les peuples sans modifier
les statuts de la Banque centrale européenne pour lui permettre d’acheter directement tout ou partie des dettes des États
ou de prêter directement à ceux-ci, au même taux qu’elle le fait aux banques, c’est-à-dire aux alentours de 1%. Aujourd’hui,
la Banque centrale européenne prête uniquement aux banques à 1%, lesquelles grossissent leurs profits en reprêtant aux États
de 3 à 19%. Pour rembourser cette charge de la dette, les États réduisent les crédits sociaux et publics.
Le mécanisme à l’œuvre joue donc comme une pompe aspirante de l’argent public, contre le bien être des populations.
Il conduit aussi à aggraver l’austérité. Poursuivre ainsi, c’est organiser l’asphyxie des services publics, de la sécurité sociale
et des collectivités territoriales au seul bénéfice des banques et du monde de la finance.
La gauche doit se placer du côté du peuple travailleur et des retraités et non de celui des puissances d’argent.
Dans ces conditions, F. Hollande ne doit pas accepter le traité d’austérité budgétaire et continuer d’agir pour pouvoir le renégocier.
Et pour se donner de la force pour le faire, face aux pressions, il peut en appeler au peuple en organisant un débat
et un référendum sur ce texte. C’est la voie de la démocratie. C’est se placer du côté du peuple.
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