Les socialistes français prendront-ils la même voie que les socialistes grecs et espagnols ?
Posté par communistefeigniesunblogfr le 22 juin 2012
Les socialistes français prendront-ils la même voie que les socialistes
grecs et espagnols ?
Par Andrée OGER, Conseillère générale communiste
C’est fait : le Parti socialiste peut gouverner seul la France.
Mais pour mener quelle politique ?
Le Parti socialiste et ses alliés disposent d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale
à l’issue des Législatives. Avec 316 sièges, les socialistes sont bien au dessus des 289
députés nécessaires pour avoir une majorité absolue.
La situation est inédite en France pour la gauche socialiste puisque, pour la première fois
de notre histoire, le Sénat est lui aussi contrôlé par le PS.
Après la timide victoire de François Hollande, le fort taux d’abstention enregistré lors de
ces élections législatives rend difficle l’analyse du scrutin. Il semble bien toutefois qu’aucune
dynamique n’ait porté la « gauche » au pouvoir mais plutôt un rejet de cinq ans de souffrance
sous Sarkozy et une volonté de changement d’air.
Ceci étant, le PS est désormais aux manettes et ne doit pas décevoir les espoirs qui se sont portés sur lui et ses candidats.
Une politique calamiteuse, dans la continuité idéologique du libéralisme qui détruit la France depuis trente ans, serait un désastre
pour le peuple français et amènerait une déroute historique pour la gauche socialiste.
Rigueur de gauche = Déroute de la gauche !
C’est ce qui a emporté les gouvernements socialistes de Zapatero en Espagne ou de Papandréou en Grèce. Le PSOE espagnol
est ainsi passé de 43,64 % des voix en 2008 à 28,73 % des voix en 2011 (- 15 %) tandis que le PASOK grec a connu
un effondrement encore plus brutal, passant de 43,9 % des voix en 2009 à 12,28 % le 17 juin dernier (- 31 % !) !
Dans ces deux pays, les partis socialistes ont tout bonnement mené des politiques d’austérité à sens
unique, faisant payer aux seuls salariés les conséquences d’une crise dont sont responsables les banques et les spéculateurs.
Convertis à un « réalisme politique » qui correspond en fait à une démission face au pouvoir des multinationales et de la finance,
ces partis socialistes se sont retrouvés à gérer les affaires de nations fragilisées selon les dogmes européens dictés par ceux-là
mêmes qui étaient responsables de la crise.
Le Parti socialiste français va-t-il faire la même chose ou sera t-il en capacité de s’opposer aux marchés
et à l’Europe ?
Les premières mesures prises par le gouvernement Ayrault pour le compte de François Hollande vont pour certaines dans le bon
sens mais elles restent symboliques : diminution des salaires des ministres et du Président, retour de la retraite à 60 ans pour
seulement une petite minorité de salariés, taxe sur les dividendes des actionnaires qui ne représentera qu’un montant infime
des dividendes versés annuellement,…
D’autres mesures s’avèrent plus inquiétantes comme les engagements de François Hollande sur la rigueur budgétaire ou la politique
internationale de la France qui ne dévie pas d’un pouce de celle de Nicolas Sarkozy, on le voit sur l’Otan ou la Syrie.
Pendant toute la campagne présidentielle, François Hollande s’est évertué à rassurer les marchés financiers.
Le fameux « i am not dangerous ! » (je ne suis pas dangereux) lancé à la City londonienne en est un moment fort.
De la même manière, le refus d’augmenter significativement le salaire minimum et, ainsi, de pousser vers le haut les grilles de
salaire en France, est une première pour un gouvernement de gauche français ! C’est la traduction d’un alignement du PS
sur les thèses libérales de « compétitivité » dont l’aile droite du PS, très présente au gouvernement (Sapin, Valls,…), est la porte-parole.
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